Pollution plastique : Le combat continue pour la Tunisie comme pour plus de 50 autres pays
22 août 2025
22 août 2025
Comme on pouvait s’y attendre, les négociations de Genève sur la pollution plastique se sont soldées par un échec. Mais nombreux sont ceux qui ne baissent point les bras, comme c’est le cas pour les parlementaires de la coalition internationale « ICEPP » dont la Tunisie fait partie.
Ils sont résolus à continuer une lutte « concertée » contre ce fléau. « Cette impasse est une leçon collective : le consensus à tout prix s’est, une fois encore, révélé incapable de produire un traité à la hauteur de l’urgence de la crise, pourtant tant attendu par le monde entier. Si les processus multilatéraux demandent du temps et de la patience, ils savent aussi se réinventer et prendre des formes diverses », a indiqué la coalition dans un communiqué de presse.
Concrètement, la cinquantaine de parlementaires issus de plus de 30 pays vont se mobiliser, unis par la volonté commune, pour travailler ensemble à la résolution de cette crise.
Riadh Jaidane, membre de ICEPP) qui a assisté aux négociations de Genève, a souligné que « la position de la Tunisie a été claire dans le cadre de ces négociations. Elle est pour un traité contraignant en dépit des démarches qui en résultent pour changer les lois, certains systèmes de production économique et aussi les mentalités ».
« Malheureusement, après 10 jours de négociations, les 184 pays réunis à Genève ne sont pas parvenus à adopter un traité contraignant pour mettre fin à la pollution plastique malgré tous les efforts de la société civile, de notre coalition et de tous les Etats qui partagent notre position », a-t-il regretté dans une déclaration à TAP.
« C’est Dommage pour notre planète mais nous ne lâcherons pas. Le combat continue. Nous sommes environ 50 parlementaires à décider d’agir au niveau national, chacun de son côté, pour proposer des initiatives et pourquoi pas des projets de loi contre la pollution plastique qui défigure notre environnement et constitue un vrai danger aujourd’hui pour la santé humaine et pour les jeunes générations, notamment les micro-particules en plastique, présentes partout ».
« En tant que parlementaire tunisien, j’estime que la lutte contre la pollution plastique transcende les frontières et nécessite une action coordonnée au plus haut niveau intergouvernemental mais aussi interparlementaire », a laissé entendre Jaidane.
Défendre un traité « ambitieux et contraignant »
Le parlementaire tunisien croit aussi en l’urgence d’Intensifier « le plaidoyer auprès de nos gouvernements respectifs pour défendre un traité ambitieux et contraignant qui s’attaque véritablement aux causes profondes de cette crise environnementale »
Il a affiché son optimisme quant à une prise de conscience dans l’avenir et aussi « à notre capacité collective à relever le défi de la pollution plastique. Avec la détermination des parlementaires du monde entier, l’engagement croissant de la société civile et l’innovation technologique, nous avons tous les outils pour transformer cette crise en opportunité ».
Selon la Coalition interparlementaire pour mettre fin à la pollution plastique (ICEPP), « l’intérêt de nos citoyens et la protection de l’environnement dans lequel ils naissent et s’épanouissent doivent être la boussole de toute action. En tant que représentants élus du peuple, c’est également notre devoir et notre engagement ».
Les membres de la coalition ont appelé, par ailleurs, les gouvernements du monde entier à poursuivre les discussions avec efficacité et détermination, afin d’aboutir à un traité ambitieux, juridiquement contraignant et clairement défini, capable de répondre à l’urgence et à l’ampleur de la pollution plastique à l’échelle mondiale.
La capacité d’agir n’est nullement entamée
Ils estiment que l’absence de traité aujourd’hui « ne réduit en rien notre capacité d’agir. Notre coalition reste mobilisée : quelles que soient les suites des négociations, nous continuerons ce combat. Avec ou sans texte, nous travaillerons sans relâche et utiliserons tous les leviers législatifs à notre disposition pour faire entendre la voix de nos concitoyens.
Face à l’urgence de la crise plastique, nous agirons dans un esprit de collaboration et avec les plus hauts standards de protection environnementale et sanitaire ».
Il ya lieu de rappeler que la Tunisie, à l’instar de l’ensemble des pays méditerranéens, est très touchée par la pollution plastique, notamment, dans le milieu marin et sur les plages.
Dans le cadre du programme « Adoptez une plage » visant à surveiller les déchets marins en Tunisie en 2023-2024, des données recueillies sur le terrain par des bénévoles du Fonds mondial pour la nature WWF-Agfrique du nord- Bureau de Tunis, sur différentes plages tunisiennes ont montré que les déchets plastiques dominent largement les côtes.
Plus de de 30 000 petits morceaux de plastique, 23 000 bouchons en plastique, 17 000 pailles en plastique, 12 000 morceaux de polystyrène ont été détectés et collectés.
De grandes quantités de mégots de cigarettes, dont le nombre a dépassé les 78 000 ont été aussi enregistrées. Un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Les mégots de cigarettes contiennent, en plus, des substances chimiques toxiques qui peuvent nuire à la faune marine et à l’écosystème.
Les taux de pollution les plus élevés ont été enregistrés sur les plages de « Kheieddine » (3 766 morceaux/100 mètres) et « Mahdia » (1 775 morceaux/100 mètres).
D’après le WWF- Afrique du Nord, ces données soulignent la nécessité urgente de changer nos comportements et de renforcer les efforts de sensibilisation et de protection de l’environnement.