PolluSub – un dispositif innovant pour capter les déchets sous-marins

 

La lutte contre la pollution plastique est devenue un enjeu majeur pour la santé de nos océans. On estime que 200 millions de tonnes de déchets y sont aujourd’hui présentes. Pourtant, la majorité de cette pollution ne flotte pas.

Le fameux « 7e continent » de plastique, bien qu’emblématique, ne représenterait en réalité que 800 000 tonnes. Alors où se cache le reste ?

Pour de nombreux scientifiques, la réponse est claire : au fond des eaux. Les images de l’IFREMER et d’autres instituts le confirment : d’immenses champs de macro-déchets tapissent les abysses. La pollution visible à la surface n’est que la partie émergée de l’iceberg.

Si capter cette pollution dans les grands fonds est aujourd’hui techniquement irréaliste, il est en revanche pertinent de s’intéresser à ses zones d’origine et de transit, notamment sur le plancher des faibles profondeurs côtières.

C’est ce que fait Blue Odyssey Initiative depuis 2021.

 

Ports : des zones de passage négligées

 

Au-delà des fleuves et rivières — bien identifiés comme vecteurs de déchets — nos expéditions ont mis en évidence des flux de macro-déchets marins dans certaines baies, mais aussi un point de passage stratégique, accessible et encore non traité : les embouchures de ports.

Les ports sont des réceptacles naturels à déchets. Piétons, poubelles, vents, courants, navires : la concentration des sources y est considérable. Ce phénomène est documenté, et fait l’objet de nombreuses études sur la pollution marine d’origine portuaire. En France, de nombreux efforts ont été engagés : réglementation, éducation, labellisation (comme « Port Propre »). Le pays peut s’enorgueillir d’être à la pointe en matière de protection des bassins portuaires.

De nombreux articles traitent du sujet tels que:

Mais un phénomène reste peu connu : l’effet « aspirateur à déchets » que produisent certains ports. Ceux-ci n’émettent pas seulement des déchets : ils attirent également ceux des zones environnantes. Ce comportement, observé à plusieurs reprises par des plongeurs et des spécialistes (notamment lors des expéditions Blue Odyssey Sud 2022 et Corsica 2023 à bord du Platypus), n’a jamais été formellement étudié. Pourtant, il mérite toute notre attention.

 

Trois phénomènes hydrodynamiques à l’œuvre

 

L’effet « aspirateur à déchets » des ports peut s’expliquer par la combinaison de trois phénomènes, bien connus en navigation mais rarement corrélés à la pollution :

  1. L’effet Venturi : lorsque l’eau passe d’un grand volume (la mer) à un goulet d’étranglement (l’embouchure), puis à un autre grand volume (le port), elle accélère son flux et aspire les éléments en suspension.
  2. Les courants côtiers et les vents, souvent conjugués, qui rabattent les déchets flottants ou semi-immergés vers les structures portuaires.
  3. Les marées, peu marquées en Méditerranée mais très présentes ailleurs, dont l’effet sur le transit des sédiments est connu, mais rarement appliqué aux macro-déchets.

Lorsque les courants s’inversent, ces déchets piégés dans les ports peuvent être libérés à nouveau en mer, endommageant la qualité des eaux environnantes.

 

Ce que les solutions actuelles ne traitent pas

 

Aujourd’hui, deux grands types de solutions existent pour lutter contre la pollution des ports :

  • Les solutions en amont (à terre), comme les filtres sur exutoires d’eaux pluviales et bouches d’égouts, largement déployés par notre partenaire Pollustock, notamment via le système Hydro Rescue.
Contenu de l’article
Hydro Rescue en action
  • Les solutions en surface, avec des dispositifs de récupération flottants. Parmi les plus efficaces figure le D-Pol, développé par Ekkopol, un skimmer low-tech conçu pour récupérer les déchets à la surface.
Contenu de l’article
D Pol en action

Ces solutions sont pertinentes, éprouvées, et contribuent efficacement à la réduction de la pollution… en surface.

Mais un constat s’impose : aucun dispositif ne traite actuellement les déchets immergés et posés au fond, alors qu’on estime que 40 % des déchets coulent dès leur arrivée, et que jusqu’à 90 % finissent inévitablement au fond.

Attention : des opérations de nettoyage des fonds marins existent — portées notamment par des plongeurs ou associations engagées (comme Stéphane Mifsud ou Mer Veille) — mais elles ne constituent pas des dispositifs de captation pérenne.

CONSTAT

C’est de ce constat qu’est né PolluSub. Plutôt que d’attendre que les déchets se déposent en mer, PolluSub agit en amont, au point de passage. Il transforme les rivières, les baies ou les ports — déjà partiellement nettoyés en surface — en acteurs de dépollution sous-marine.

LE CONCEPT

  1. Des capteurs détectent les flux de déchets immergés à l’entrée des ports (ou autres zones : rivières, baies, estuaires…).
  2. Un filet sous-marin passif, inspiré d’un filet de tennis, est posé au fond, perpendiculaire au flux, sans gêner la vie marine. Il est maintenu par des flotteurs et lesté par une chaîne.
  3. Il est relevé, vidé et replacé facilement, selon un protocole simple adapté à chaque site.

Attention seuls certaines configurations géologiques sont concernées par ce phénomène, pas toutes ! Une pré étude est donc indispensable.

Contenu de l’article
Vision d’un filet PolluSub© en action

Un chaînon manquant dans la lutte contre la pollution

PolluSub répond à un besoin jusqu’ici ignoré : celui de capter les macro-déchets immergés avant qu’ils ne se déposent définitivement ou ne repartent en mer.

Simple, robuste, économique et évolutif, ce dispositif complète les solutions existantes, en ajoutant la dimension sous-marine à une stratégie globale de dépollution portuaire.

 


Une alliance stratégique

 

PolluSub est porté par un partenariat complémentaire :

  • Blue Odyssey Initiative : conception, coordination.
  • Pollustock : co-conception, fabrication, distribution.
  • Ekkopol : expertise opérationnelle, analyse hydrodynamique, exploitation.

Ce trio vise un objectif clair : transformer les ports en points d’ancrage pour la dépollution sous-marine durable.

 


Appel à collaboration

 

À l’approche de l’UNOC 2025 à Nice, nous souhaitons ouvrir ce projet aux :

  • Ports pilotes et collectivités locales ;
  • Partenaires publics ou privés (RSE, mécénat, co-déploiement) ;
  • Acteurs de la mer prêts à relayer et soutenir cette approche nouvelle.PARTENAIRES

Source : Blue Odyssey Initiative