PolluSub – un dispositif innovant pour capter les déchets sous-marins
23 mai 2025
23 mai 2025
La lutte contre la pollution plastique est devenue un enjeu majeur pour la santé de nos océans. On estime que 200 millions de tonnes de déchets y sont aujourd’hui présentes. Pourtant, la majorité de cette pollution ne flotte pas.
Le fameux « 7e continent » de plastique, bien qu’emblématique, ne représenterait en réalité que 800 000 tonnes. Alors où se cache le reste ?
Pour de nombreux scientifiques, la réponse est claire : au fond des eaux. Les images de l’IFREMER et d’autres instituts le confirment : d’immenses champs de macro-déchets tapissent les abysses. La pollution visible à la surface n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Si capter cette pollution dans les grands fonds est aujourd’hui techniquement irréaliste, il est en revanche pertinent de s’intéresser à ses zones d’origine et de transit, notamment sur le plancher des faibles profondeurs côtières.
C’est ce que fait Blue Odyssey Initiative depuis 2021.
Au-delà des fleuves et rivières — bien identifiés comme vecteurs de déchets — nos expéditions ont mis en évidence des flux de macro-déchets marins dans certaines baies, mais aussi un point de passage stratégique, accessible et encore non traité : les embouchures de ports.
Les ports sont des réceptacles naturels à déchets. Piétons, poubelles, vents, courants, navires : la concentration des sources y est considérable. Ce phénomène est documenté, et fait l’objet de nombreuses études sur la pollution marine d’origine portuaire. En France, de nombreux efforts ont été engagés : réglementation, éducation, labellisation (comme « Port Propre »). Le pays peut s’enorgueillir d’être à la pointe en matière de protection des bassins portuaires.
De nombreux articles traitent du sujet tels que:
Mais un phénomène reste peu connu : l’effet « aspirateur à déchets » que produisent certains ports. Ceux-ci n’émettent pas seulement des déchets : ils attirent également ceux des zones environnantes. Ce comportement, observé à plusieurs reprises par des plongeurs et des spécialistes (notamment lors des expéditions Blue Odyssey Sud 2022 et Corsica 2023 à bord du Platypus), n’a jamais été formellement étudié. Pourtant, il mérite toute notre attention.
L’effet « aspirateur à déchets » des ports peut s’expliquer par la combinaison de trois phénomènes, bien connus en navigation mais rarement corrélés à la pollution :
Lorsque les courants s’inversent, ces déchets piégés dans les ports peuvent être libérés à nouveau en mer, endommageant la qualité des eaux environnantes.
Aujourd’hui, deux grands types de solutions existent pour lutter contre la pollution des ports :
Ces solutions sont pertinentes, éprouvées, et contribuent efficacement à la réduction de la pollution… en surface.
Mais un constat s’impose : aucun dispositif ne traite actuellement les déchets immergés et posés au fond, alors qu’on estime que 40 % des déchets coulent dès leur arrivée, et que jusqu’à 90 % finissent inévitablement au fond.
Attention : des opérations de nettoyage des fonds marins existent — portées notamment par des plongeurs ou associations engagées (comme Stéphane Mifsud ou Mer Veille) — mais elles ne constituent pas des dispositifs de captation pérenne.
CONSTAT
C’est de ce constat qu’est né PolluSub. Plutôt que d’attendre que les déchets se déposent en mer, PolluSub agit en amont, au point de passage. Il transforme les rivières, les baies ou les ports — déjà partiellement nettoyés en surface — en acteurs de dépollution sous-marine.
LE CONCEPT
Attention seuls certaines configurations géologiques sont concernées par ce phénomène, pas toutes ! Une pré étude est donc indispensable.
Un chaînon manquant dans la lutte contre la pollution
PolluSub répond à un besoin jusqu’ici ignoré : celui de capter les macro-déchets immergés avant qu’ils ne se déposent définitivement ou ne repartent en mer.
Simple, robuste, économique et évolutif, ce dispositif complète les solutions existantes, en ajoutant la dimension sous-marine à une stratégie globale de dépollution portuaire.
PolluSub est porté par un partenariat complémentaire :
Ce trio vise un objectif clair : transformer les ports en points d’ancrage pour la dépollution sous-marine durable.
À l’approche de l’UNOC 2025 à Nice, nous souhaitons ouvrir ce projet aux :