Plus de 60 ONG et personnalités lancent une coalition citoyenne pour la protection de l’océan

Alors que la stratégie nationale de la France en matière de politique maritime est en train de se dessiner[1], que l’observatoire européen Copernicus enregistre chaque mois des records de températures historiques pour l’océan et que la NASA vient d’alerter sur une hausse spectaculaire en 2022-2023 d’élévation du niveau des mers (0,76 cm par an !), le Président Emmanuel Macron a été bien inspiré de décréter 2024 « Année de la Mer ». Face à l’urgence de la situation, la société civile s’est organisée pour que le chef de l’État s’engage dès 2024 sur 15 mesures concrètes qui permettraient de sauver le plus grand puits de carbone, le plus grand Commun du monde, celui sans lequel le climat et les sociétés humaines s’effondrent : l’océan.

 

Plus de 60 ONG, mouvements et collectifs dont BLOOM, la LPO, Foodwatch, Greenpeace, le Comité français de l’UICN, Blue Ventures, GoodPlanet etc. ainsi que plus de 80 personnalités telles que les auteurs de BD Jul et Pénélope Bagieu, les comédiennes Zar Amir Ebrahimi et Lucie Lucas, les activistes Camille Etienne et Gaëtan Gabriele, les musiciens Arthur H et Woodkid, les sportifs Guillaume Néry et François Gabart, les humoristes Swann Périssé, Antoine de Caunes et Guillaume Meurice, la féministe Victoire Tuaillon, les écrivains Marie Darrieussecq et Samuel Valensi  et bien d’autres encore s’allient pour faire corps face à l’urgence et demander une solution simple pour l’océan : qu’on arrête de le détruire.

Ensemble, ONG, fondations, entreprises et personnalités publiques appellent les citoyennes et citoyens à les rejoindre par centaines de milliers pour que leurs voix portent auprès du Président de la République alors que les signaux de cataclysme climatique et biologique s’accumulent : l’océan n’a jamais été aussi chaud, pollué et dévasté par les pêches industrielles, les courants océaniques qui dictent la régulation du climat sont en cours de modifications profondes et irréversibles, les canicules marines explosent, les baleines meurent de faim[2].

Le changement climatique intervient à un moment où les océans sont déjà meurtris par les pêches industrielles. Mais alors que nous avons plus que jamais besoin d’écosystèmes en pleine santé pour contribuer à atténuer le plus efficacement possible le changement climatique, les responsables politiques continuent de soutenir la destruction de l’océan en finançant, par le biais de subventions publiques substantielles[3], des bulldozers sous-marins qui attrapent le poisson en pulvérisant tout le reste autour : le chalutage, qui génère sous l’eau une déforestation permanente.

La coalition citoyenne rappelle que restaurer la santé de l’océan est un impératif, et que protéger l’océan est simple : il suffit d’arrêter de le détruire. Le collectif demande au Président de la République qu’il mette immédiatement en œuvre trois mesures urgentes d’intérêt général de façon à ce que la France puisse accueillir la tête haute la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tiendra à Nice en juin 2025 :

  1. Interdire les méthodes de pêche destructrices comme le chalutage dans les aires marines dites « protégées » (qui ne le sont pas du tout). Cela correspond également à une injonction de la Commission européenne et du droit européen.
  2. Utiliser l’argent public pour permettre la transition sociale, écologique et solidaire du secteur de la pêche vers des méthodes de pêche qui cessent de brutaliser l’océan et de le déforester. Un rapport récent d’un groupement de recherche sur les transitions des pêches[4] a d’ailleurs établi que les pêches chalutières étaient 2 à 3 fois moins génératrices d’emplois et 3 à 4 fois moins rentables que les petites pêches côtières utilisant des engins sélectifs (lignes, casiers, filets).
  3. Protéger les écosystèmes et les pêcheurs côtiers en excluant les navires industriels de plus de 25 mètres et pouvant faire jusqu’à 145 mètres du littoral français (une bande de 12 milles nautiques, soit environ 22 km).
 

En tant que chef d’État de la première puissance maritime européenne, notre coalition invite le Président de la République à être exemplaire sur la protection de l’océan.

La grande coalition citoyenne pour la protection de l’océan sera lancée lors d’un événement à l’Assemblée nationale le 26 mars au soir en présence de nombreuses personnalités et d’élus intervenant en plusieurs panels comme Olivier Faure (PS) qui a permis l’organisation de l’événement, les députés Jimmy Pahun (MoDem), Lionel Causse (Renaissance), Anna Pic (PS), François Ruffin (LFI) et des eurodéputés comme Caroline Roose (EELV) et Raphaël Glucksmann (Place publique/PS)…

Une enquête réalisée par Jean-Pierre Canet sur l’imposture des aires marines protégées « à la française » sera diffusée en avant-première et pendant 48 heures en exclusivité sur le site de la coalition (à partir de 21h). Cette enquête plonge au cœur des stratagèmes français déployés depuis des années pour que de fait, les aires marines dites « protégées » ne protègent efficacement… que les pêcheurs au chalut.

Le doctorant Raphaël Seguin (BLOOM/Université de Montpellier) y présentera son classement des aires marines dites « protégées » les plus chalutées d’Europe.

La coalition invite les citoyens, les ONG, les fondations les entreprises, les pêcheurs et les personnalités publiques à renforcer les rangs pour que la France entière se lève pour la protection de l’océan et que nous soyons en mesure d’accueillir la tête haute la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tiendra à Nice en juin 2025.

Source: Bloom