Phare d’Alexandrie : découvrez à quoi ressemblait le célèbre monument égyptien

Il n’en reste que quelques traces cachées, principalement au fond de l’eau. Le phare a illuminé la baie d’Alexandrie durant 14 siècles. Un colosse de pierre, symbole de la puissance de l’Égypte. C’est un mythe, et d’après certaines légendes, il mesurait plusieurs kilomètres de haut. Il s’écroulera en 1435, à la suite d’un tremblement de terre.

 

4 000 morceaux du phare dans le port d’Alexandrie

 

Deux archéologues français du CNRS l’étudient depuis plus de 20 ans, pour mieux connaître ce patrimoine oublié. Et leur enquête a commencé à Qaitbay, un site portuaire stratégique contrôlé par les militaires égyptiens. Isabelle Hairy a découvert que certaines parties de cette citadelle ont été construites avec des morceaux du phare. C’est le cas, notamment, à l’entrée de l’imposant donjon. « Ça appartient probablement au phare. Et surtout, c’est l’assemblage que l’on a ici : les trois blocs de granite qui forment la porte, ces deux bases de statues retournées, qui marquent probablement la position des statues dans le phare d’Alexandrie, et qui sont cette mémoire du phare d’Alexandrie », explique l’architecte et archéologue. 

Et ce n’est pas tout, sur la jetée ouest se trouve un immense bloc de granite de 13 mètres de long. C’est le montant droit de la porte principale. Sorti de l’eau il y a 25 ans, il est laissé à l’abandon par les autorités égyptiennes, qui manquent d’argent. « On a vraiment l’impression qu’il a été taillé hier, à quelques détails près, mais c’était il y a 20 siècles », s’amuse Isabelle Hairy. Des morceaux du phare, il y en a en réalité 4 000 dans le port, tout autour de la citadelle. Des vestiges qui, pour la majorité, sont désormais sous l’eau.

 

Pour apprécier les vestiges, direction les profondeurs

 

À quelques mètres de profondeur, la richesse du site apparait. Les blocs jonchent le sable. Ils sont recouverts de limon et d’algues, qui masquent leur aspect. En grattant un peu, ces fragments d’histoire se dévoilent. Les plongeurs mettent au jour des morceaux de colonnes papyrus, des coins de mur, des dalles de plancher… Mais aussi des socles de statues. 

Des pièces photographiées sous tous les angles, depuis six ans. Ces milliers de clichés ont été assemblés et numérisés afin de créer cette carte sous-marine en trois dimensions. Elle permet de survoler le site sur plus d’un hectare et demi : identifier des bases de colonnes encore intactes, des socles de statues, des dalles de granite enchevêtrées. « Là, on a une vision que l’on ne peut pas avoir en vrai, parce que même avec de l’eau très claire, on n’a pas une vision sur 60 mètres comme ça de tout le site, de chacun des blocs… C’est un peu comme si on avait retiré l’eau », développe le photographe Etienne Forestier. 

Ce travail minutieux a permis d’identifier ce linteau de porte de 80 tonnes. Une découverte majeure, il trônait au sommet de l’entrée du phare, qui mesurait 13 mètres de hauteur. Le phare était monumental. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il était décoré. Les opérations de renflouage se sont multipliées ces 30 dernières années. La plus célèbre d’entre elle a eu lieu en 1996. Après plus de 20 années d’études, voici reconstitué le phare d’Alexandrie. On sait maintenant qu’il rayonnait dans la nuit grâce à ces feux, alimentés à l’huile, dans des vasques. Une des 7 merveilles du monde antique qui n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. 

Source: TF1