Océans : sous l’effet du réchauffement climatique, la planète bleue vire au vert
14 juillet 2023
14 juillet 2023
Une étude scientifique confirme le changement de la couleur des océans, dont le bleu tourne progressivement au vert sous l’effet direct du réchauffement climatique.
C’est une légère variation, pour l’instant invisible à l’oeil nu, même vue du ciel par un astronaute : la couleur de l’eau des océans est en train de changer, comme l’explique l’étude scientifique qui vient de paraitre dans la revue scientifique Nature. Au cours des vingt dernières années, plus de la moitié de leur surface globale a lentement tourné au vert, sous l’effet du changement de températures que subit la planète.
Le phénomène s’explique ici en partie par la prolifération du phytoplancton, chargé en chlorophylle (et donc en pigments verts), provoquée par le réchauffement des températures marines. Ce dernier joue en effet directement sur la présence des nutriments dans les océans : quand les couches supérieures océaniques se réchauffent, les micronutriments ont plus de difficultés à atteindre la surface, et restent donc en profondeur, profitant davantage aux planctons. Ces derniers ont ainsi la possibilité de se développer en masse.
« Nous affectons l’écosystème d’une manière encore jamais vue« , affirme celui qui a dirigé cette publication, B.B. Cael, du département Climat et Océan du Centre national océanographique de Southampton, en Angleterre : « La raison pour laquelle on s’intéresse à la couleur des océans est qu’elle nous parle de ce qui se passe dans l’écosystème »
L’étude menée, qui explique qu’il faudra au moins 40 années d’observation pour préciser la tendance, se base néanmoins sur les données recueillies depuis 20 ans par le satellite Modis de la Nasa, mis en orbite depuis 2002. La zone d’observation a porté sur 56% de la surface océanique, délimitée entre les latitudes 40°nord et 40° sud, un endroit assez stable, habituellement peu soumis aux changements de saisons extrêmes qui peuvent affecter les fonds sous-marins.
Alors que l’évolution du phytoplancton constitue un premier signe probable du bouleversement de l’écosystème marin, les scientifiques vont appuyer leurs recherches avec le prochain lancement par la NASA, en janvier 2024, d’un autre satellite nommé PACE (Plankton, Aerosol, Cloud, ocean Ecosystem), celui-ci entièrement dédié à l’observation des océans.