Océans, glaciers, climat, intelligence artificielle… ce qui vous attend en 2025
3 janvier 2025
3 janvier 2025
Si la fin de l’année 2024 a été marquée par des grandes conférences internationales sur des sujets cruciaux pour l’avenir de la planète – COP29 sur le climat à Bakou, COP16 sur la biodiversité à Cali, négociations sur un traité visant à lutter contre la pollution plastique à Busan et COP16 sur la désertification à Riyad – et leur échec respectif, l’année 2025 promet également quelques rendez-vous décisifs. TF1Info vous partage les enjeux des cinq plus attendus.
La France organise un sommet mondial sur l’intelligence artificielle à Paris les 10 et 11 février. Si les enjeux sont nombreux – économiques, souveraineté, etc -, Paris défend aussi une vision écologique de l’IA. C’est en tout cas la feuille de route de Clara Chappaz, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, qui est l’une des rares ministres à avoir gardé son portefeuille malgré la censure.
« Nous avons les atouts pour pouvoir faire de la France une grande puissance de l’intelligence artificielle« , estimait-elle en septembre dernier.
Et pour faire face à Open AI, le géant américain qui investit des milliards d’argent public et privé, la France souhaite défendre une « troisième voie de l’intelligence artificielle« , avec trois mots clés : éthique, frugalité et inclusivité.
Le programme précis du sommet n’a pas encore été dévoilé à ce stade, mais la France espère bien porter ce message d’une IA plus économe : cette technologie est en effet très énergivore et son bilan carbone est élevé. Paris défend l’idée d’une énergie verte pour alimenter l’IA.
Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie, les besoins en électricité pour le numérique (data center, IA, etc) vont doubler d’ici à 2026, générant +37 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Pour la France, selon l’Arcep et l’Arcom, le secteur va générer 50 millions de tonnes de CO2 par an à partir de 2050.
Dans un rapport rendu en décembre, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques recommande la mise en place d’une gouvernance mondiale sur l’IA, avec la création d’une institution spécialisée sous l’égide de l’ONU, dont les « compétences s’étendraient de la coordination internationale de la régulation de l’IA à la lutte contre la fracture numérique mondiale« .
Les Nations unies ont décidé de faire de 2025 l’année internationale de la préservation des glaciers. Menacés par le changement climatique, les glaciers jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial et fournissent de l’eau douce à des millions de personnes à travers le monde. Cette année vise à alerter plus généralement sur l’état de la cryosphère, qui désigne l’ensemble des glaces présentes sur Terre (banquise, glaciers, icebergs ou permafrost), qui disparaît ou est modifiée en raison des activités humaines émettrices de CO2.
Une initiative relayée en France avec l’appel, l’an dernier, en faveur des pôles et des glaciers lancé à Paris à l’occasion d’un sommet international consacré au sujet, et souhaité par Emmanuel Macron. Rejoint par une trentaine d’États, cet appel vise à renforcer la coopération internationale pour préserver les glaciers et les pôles.
Lors de cet événement, le président français avait annoncé de nouveaux investissements de la France pour la recherche polaire, de l’ordre d’un milliard d’euros d’ici à 2030, ainsi que la construction d’un nouveau navire capable de naviguer dans les glaces et baptisé le « Michel Rocard ». La France souhaite aussi moderniser dès 2026 sa station Dumont d’Urville sur la péninsule antarctique et rénover la station franco-italienne Concordia.
La France s’est par ailleurs engagée à placer « 100% de ses glaciers en protection forte » avec notamment un enjeu : préserver les écosystèmes nés de la fonte des glaces.
Parmi les conférences qui ont tourné court en 2024, se trouve la COP16 sur la biodiversité, organisée à Cali, en Colombie, cet automne. Les 196 États membres se sont quittés sans réussir à se mettre d’accord sur la feuille de route financière permettant de mieux protéger la nature d’ici à 2030. Mais ce n’est pas fini : les négociations vont reprendre cette année et la présidente de la COP16 espère même obtenir au premier trimestre 2025 l’accord financier tant attendu.
Année des glaciers dans le monde… année de la mer en France. Car la ville de Nice accueille au printemps la première conférence internationale de l’ONU sur les océans.
Là aussi, il s’agit d’un sujet crucial : les mers du monde entier jouent un rôle essentiel, en captant une partie du carbone émis dans l’atmosphère par les activités humaines. Il est aussi, bien sûr, un immense réservoir de biodiversité et des millions de personnes dans le monde en dépendent (pêche, tourisme, etc).
D’ici à la conférence, le traité international pour protéger la haute mer (les eaux éloignées des zones économiques exclusives des Etats, soit à environ 370 kilomètres de leurs côtes) qui vise à préserver 50% de la surface de la planète et les deux tiers des océans, devrait être entré en vigueur. Pour cela, 60 pays doivent l’avoir ratifié. La France a été le premier pays de l’Union européenne à le faire.
En France, plusieurs événements sont prévus pour célébrer les océans et sensibiliser le grand public, notamment des journées du patrimoine et un loto de la biodiversité exclusivement tournés vers la mer.
Enfin, la ville de Belém, au Brésil, accueillera en fin d’année la COP30 : cette conférence internationale sur le climat s’annonce essentielle. Car en 2025, les États signataires de l’Accord de Paris doivent soumettre leurs nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (CDN).
En langage onusien, ces CDN sont tout simplement les nouveaux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre auxquels s’engagent les États à horizon 2035. Ces nouveaux objectifs seront scrutés avec une extrême attention puisqu’ils préciseront sur quelle trajectoire de réchauffement se situe le monde. Avant ces nouvelles CDN, la trajectoire prévue par l’ONU Environnement est de +2,6°C-2,8°C à l’horizon 2100 si tous les engagements pris sont réalisés (contre +3,1°C si les politiques actuelles sont maintenues).
Les engagements révisés des États doivent être publiés avant février, pour des négociations clés ensuite au Brésil lors de la COP30. Selon les dernières données, les émissions de gaz à effet de serre – principalement dues à la combustion de pétrole, de gaz et de charbon, mais aussi à d’autres facteurs comme l’agriculture et la déforestation – ont augmenté de 1,3% en 2023 par rapport à l’année précédente.
Or, pour maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des 1,5°C, les émissions doivent être réduites de plus de 40% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Cela signifie une réduction annuelle de 9% des émissions mondiales d’ici à 2030.