Nouveau corridor maritime entre le Maroc, les USA et la Turquie

Lancement fin mars prochain d’une connexion maritime baptisée MEDUS reliant la Méditerranée et la côte Est des États-Unis

Transport maritime
Une ligne maritime transatlantique va désormais relier le pays de l’Oncle SAM, le Maroc et la Turquie. Il s’agit d’un nouveau corridor qui ambitionne de révolutionner le transport maritime entre la Méditerranée et la côte Est des États-Unis. Les détails.

Nom de code : MEDUS. En effet, un nouveau service de transport maritime baptisé MEDUS va relier la Méditerranée et la côte Est des États-Unis avec des escales stratégiques à Mersin, Istanbul, Gebze, Aliaga, Casablanca, New York et Norfolk. Pour les responsables de cette initiative, ce service assure un mouvement fluide du fret entre les principaux centres logistiques, offrant un transport fiable et efficace dans toute la région grâce à une rotation structurée et à une planification optimisée, facilitant le transport maritime entre l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Amérique du Nord.

Dans les détails, SeaLead, une compagnie maritime internationale en pleine croissance, a annoncé il y a quelques jours le lancement de son nouveau service de transport maritime direct de la Méditerranée aux États-Unis (MEDUS), reliant le Maroc et la Turquie à la côte Est des États-Unis. Cette expansion stratégique renforce la présence de SeaLead en Méditerranée, améliore les liens commerciaux avec l’un des principaux corridors de transport maritime du monde et offre de meilleures opportunités d’exportation aux entreprises de ces régions. Le service MEDUS est conçu pour fournir une solution de transport fiable, efficace et rapide, avec un programme de navigation bimensuel dédié et des temps de transit optimisés vers la côte Est des États-Unis. Le navire inaugural devrait partir de Mersin le 29 mars, avec une rotation portuaire couvrant Istanbul, Gebze, Aliaga, Casablanca, New York et Norfolk, avant de revenir à Mersin.

Commerce transatlantique
Il faut préciser que MEDUS ambitionne de relier la Méditerranée, l’Afrique du Nord et les États-Unis avec des temps de transit rapides vers la côte Est des États-Unis et des connexions dédiées vers et depuis la Turquie, couvrant la Libye, la Tunisie, l’Algérie, l’Égypte, l’Espagne, la Grèce et la Roumanie. «Notre nouveau service MEDUS élargit notre portée en offrant une couverture directe du commerce transatlantique. Cette initiative stratégique renforce les liens avec les États-Unis, en complétant notre service transpacifique existant et en renforçant notre position dans la région. Le nouveau service offre des délais de transit plus rapides, une fiabilité accrue et une plus grande flexibilité de la chaîne d’approvisionnement pour nos clients», affirme Suleyman Avci, PDG mondial de SeaLead.
«Le service MEDUS améliore notre couverture du marché nord-américain, nous permettant de mieux servir les clients des deux côtes, en plus de notre service transpacifique entre l’Asie et la côte Ouest des États-Unis (AWC). En reliant les marchés méditerranéens et de la côte Est des États-Unis, ainsi qu’en mettant en place des connexions dédiées, nous permettons à nos clients d’optimiser plus efficacement leurs chaînes d’approvisionnement», explique pour sa part Mark Lee, directeur général régional pour l’Amérique du Nord, SeaLead. Avec le lancement du service MEDUS, le management de SeaLead affirme vouloir continuer d’améliorer sa connectivité mondiale, en proposant des solutions d’expédition efficaces et axées sur le client sur les principales voies commerciales.

Hub
Avec le lancement de cette nouvelle ligne, le Maroc confirme son statut de véritable hub reliant l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Amérique Nord. En 2024, le trafic portuaire affiche une bonne dynamique. Selon les statistiques de l’Agence nationale des ports (ANP), l’activité des ports gérés par l’Agence s’élevait à 25,8 millions de tonnes au troisième trimestre 2024 réalisant une croissance de 12% comparativement à la même période de l’année 2023, ce qui est l’équivalent de près de +2,8 millions de tonnes. Ce résultat porte ainsi le trafic global au titre de 2024 à 73,8 millions de tonnes affichant une hausse de 15,8% par rapport à fin septembre 2023. En termes de chiffre d’affaires cumulé, il est de 2,03 milliards de dirhams à fin septembre 2024, réalisant une augmentation de 11,6% par rapport à la même période de l’année 2023.

Pour rappel, les ports marocains avaient dépassé pour la première fois le cap des 200 millions de tonnes en 2023. Les ports marocains avaient enregistré une évolution positive du trafic portuaire global qui est passé de 195 millions de tonnes en 2022 à 209,4 millions de tonnes en 2023, soit une hausse de 7,4% Le trafic domestique a enregistré un volume de 112,7 millions de tonnes, soit une hausse de 2,3%, tandis que le transbordement a atteint un volume de 96,7 millions de tonnes, soit une croissance de 14% par rapport à 2022. La répartition du trafic portuaire global en 2023 est marquée par une prédominance de l’activité de transbordement, représentant ainsi une part de 46,2%, suivi des importations avec 32,1%, des exportations avec 17,2%, du cabotage avec 3,8% et du soutage avec 0,8%.

Pour l’activité du transbordement, le complexe portuaire de Tanger Med a confirmé sa position de plateforme logistique majeure au niveau du bassin méditerranéen, grâce à l’accroissement du volume du transbordement des conteneurs (92,8 millions de tonnes/+13,7%) et des hydrocarbures (3,7 millions de tonnes/+17,5%). Les importations se sont établies au titre de l’année 2023 à 67,2 millions de tonnes marquant ainsi une hausse de 1,9% par rapport à 2022. Cette évolution est expliquée principalement par la variation des importations du trafic: des céréales (9,2 millions de tonnes/+3,9%), du soufre (6,5 millions de tonnes/+3,6%), des hydrocarbures (11,9 millions de tonnes/-1,2%) et du charbon (10,5 millions de tonnes/-6,2%). Le trafic maritime dans les ports marocains a connu une croissance importante en 2023, avec l’accueil de plus de 27.900 navires de commerce, soit une hausse de 16% par rapport à 2022. Les nouvelles liaisons maritimes annoncées et celles qui sont encore au stade de projet vont sans nul doute renforcer la position marocaine dans le trafic maritime mondial.

Nador West Med et Dakhla Atlantique
Logistique
L’entrée en service de deux grands ports permettra au Maroc de consolider sa place sur la carte du transport maritime au niveau international. Il s’agit notamment de Nador West Med et Dakhla Atlantique. Le terminal à conteneurs au port Nador West Med est doté de 1.520 mètres linéaires de quai, d’une profondeur de 18 mètres et de 70 hectares de terre-pleins. Ce terminal offrira à pleine capacité 3,4 millions d’EVP. La mise en service de la première phase de ce nouveau terminal est prévue début 2027. Il faut préciser dans ce sens que Marsa Maroc et Terminal Investment Limited (TIL), filiale du Groupe Mediterranean Shipping Company (MSC), premier armateur mondial, viennent de signer un accord de partenariat portant sur l’entrée de TIL au capital de la filiale concessionnaire d’un terminal à conteneurs au port Nador West Med. De son côté, le port Dakhla Atlantique va repositionner toute la région sur les routes maritimes grâce notamment à une zone industrialo-logistique, une zone d’échange commerciale et d’une autre dédiée à la valorisation des activités de la pêche maritime. Ce projet portera sur la réalisation d’un port en eaux profondes sur la façade atlantique de la région de Dakhla-Oued Eddahab, selon trois composantes, à savoir un port de commerce à une profondeur de -16 m/zéro hydrographique, un port dédié à la pêche côtière et hauturière, et un port dédié à l’industrie navale. Situé à 40 km au nord de la ville de Dakhla, ce port sera adossé à une zone industrialo-logistique de 1.650 hectares destinée à offrir des services industriels et logistiques de qualité.

Source: aujourdhui