« Nous avons peur, nous sommes toujours menacés par l’avancée de la mer et jusqu’à présent, sans solutions »

Fatou Samba nous accueille dans son ancienne maison rongée par la montée de l’océan Atlantique. Une partie de l’habitation a encore récemment été détruite malgré les pneus et les sacs de sable en contrebas, entassés pour tenter de faire barrage aux vagues. En vain !

À la COP28, en 2023, a été actée la création d’un fonds dédié aux pertes et dommages. L’idée est de garantir une certaine justice entre États, puisque certains pâtissent beaucoup plus du changement climatique que les autres, alors même qu’ils sont moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.

L’Afrique, par exemple, produit à peine 4% des émissions mondiales ; mais des pays comme le Sénégal subissent de plein fouet l’érosion côtière.

Notre journaliste, Véronique Rebeyrotte, s’est d’abord rendue à Bargny, une ville de 70 000 habitants, à une trentaine de kilomètres de Dakar, et vous allez beaucoup entendre la mer dans son reportage. La mer qui monte chaque année de 2 à 3 mètres. Et malgré les barrages de fortune, des tas de pneus posés au pied des maisons, les bâtiments ne résistent pas à l’assaut des vagues.

 
Fatou Samba sur la plage de Bargny, au sud de Dakar au Sénégal. Octobre 2025
Fatou Samba sur la plage de Bargny, au sud de Dakar au Sénégal. Octobre 2025 
© Radio France – Véronique Rebeyrotte

Fatou Samba nous accueille dans son ancienne maison, rongée par la montée de l’océan. Une partie de l’habitation a encore récemment été détruite, malgré les pneus et les sacs de sable entassés en contrebas pour tenter de faire barrage aux vagues.

« C’est la maison familiale. Au mois d’août 2025, il y a deux bâtiments qui ont été emportés par la mer. Chaque chambre était habitée par des personnes, mais maintenant, c’est inhabitable, C’est dangereux. On a peur, on est toujours menacé par l’avancée de la mer et jusqu’à présent, on n’a pas de solutions. »

 

« Bargny n’a pas d’avenir »

 

Daouda Gueye est le président du Réseau des associations pour la protection de l’environnement et de la nature :

« Ce qui est très grave, c’est qu’on a fait des simulations avec des calculs au niveau de l’Agence nationale pour l’atmosphère qui est aux États-Unis, la NOAA. D’ici 2050, la mer va avancer jusqu’à atteindre la route nationale, c’est-à-dire que la moitié de Bargny va disparaitre. »

« Les mosquées, les lieux de culte, les cimetières… tout a disparu. Mais ce qui est très grave, c’est ce que les populations sont en train de vivre parce que leurs maisons sont détruites et qu’aucune solution n’a été trouvée afin qu’ils puissent vraiment être relogés. »

Source : Radio France