Méduses : comment les reconnaître et soulager les piqûres ?

 

Si vous sillonnez les bords de mer pendant la période estivale, vous devez être particulièrement vigilants face aux piqûres de méduses. Ces créatures marines sont de plus en plus présentes sur les côtes, ondulant gracieusement à la surface de l’eau ou échouées sur le sable. Selon les espèces, elles peuvent être très urticantes et provoquer une vive brûlure. Voici quelques astuces et conseils pour bien les identifier, prévenir le danger et calmer la douleuren cas de piqûre.

Les différentes espèces de méduses

Les méduses sont des animaux qui peuplent les mers et les océans, en se déplaçant au gré des courants marins, des vents et de la température de l’eau. Elles sont poussées près des côtes et s’échouent sur les plages. Pendant l’été, il est fréquent de voir des bancs de méduses en bord de mer. Petit tour d’horizon des différentes espèces qui cohabitent dans les milieux marins.

Les méduses les plus urticantes pour la peau

Certaines méduses sont plus irritantes que d’autres et méritent une attention particulière. Pour éviter de se faire piquer, il convient de bien les identifier. Comment les reconnaître et quels sont les symptômes en cas de piqûre ?

La méduse Pélagie, espèce phare de la mer Méditérranée

La méduse Pélagie (Pelagia noctiluca), surnommée « piqueur-mauve », sillonne la mer Méditerranée à la surface de l’eau. Elle se reconnaît facilement grâce à son ombrelle globuleuse bleue et rose recouverte de verrues violettes, et ses longs tentacules. Cette espèce, pouvant atteindre jusqu’à 10 cm de diamètre, est très urticante. Ses piqûres provoquent de fortes démangeaisons, accompagnées de réactions cutanées importantes et parfois de fièvre.

La méduse rayonnée, espèce aux longs tentacules

Facile à identifier, la méduse rayonnée (Chryasaora hysoscella), appelée aussi « méduse boussole », a des rayures brunes sur son ombrelle. Cette espèce a été signalée en juillet 2022 sur la Côte Vermeille et les autorités ont appelé tous les baigneurs à la plus grande vigilance. La zone piquée laisse des lésions importantes sur le corps (stries sur la peau), accompagnées parfois d’un gonflement.

Les méduses inoffensives pour la santé

Certaines méduses sont inoffensives pour l’homme. Il faut cependant faire attention à bien les identifier pour ne pas les confondre avec une espèce comportant des risques plus élevés de piqûres.

La méduse Aurélie, une espèce peu urticante pour la peau

Plus particulièrement présente dans la Manche ou la mer du Nord, la méduse Aurélie (Aurelie Aurira), appelée méduse bleue ou méduse lune, rôde à la surface de toutes les mers et océans, sauf dans les eaux froides. Translucide, elle est de couleur blanche voire bleutée, avec une taille avoisinant les 40 cm de diamètre. Ses tentacules urticants sont moins irritants pour la peau. Attention cependant aux zones du visage où la peau est plus fine.

La méduse Rhizostoma, moins de risque pour la santé

La méduse Rhizostoma, connue sous le nom de « poumon de mer » se trouve sur les plages de la Méditerranée, l’Océan Atlantique et la mer du Nord. Elle est effrayante à cause de sa taille pouvant atteindre 1 mètre de diamètre. Cependant, en cas de piqûre, il n’y a aucun risque pour la santé. Restez tout de même vigilant.

En France, on trouvera principalement les méduses Aurelie AuriraPelagia noctiluca et Rhizostoma. D’autres espèces, très dangereuses pour la santé, voire mortelles, sont présentes dans les eaux des océans Pacifique et Indien. Pour localiser la présence des méduses sur les littoraux, l’ACRI-ST propose une carte sur son portail d’observation des méduses.

Piqûres de méduses : les symptômes

Une piqûre de méduse peut s’avérer fortement douloureuse, voire présenter des risques pour la santé en cas de réaction violente. Quels sont les symptômes les plus fréquents ?

Les tentacules : l’arme fatale des méduses

Les méduses ont une arme très efficace contre leurs proies : les tentacules ! Les cnidocytes, cellules urticantes recouvrant les tentacules des méduses, déchargent leur venin. Elles sont donc responsables des piqûres. Ces dernières, qui se collent à votre peau, injectent une neurotoxine, responsable de douleurs plus ou moins intenses et pouvant laisser des cicatrices. Même si l’animal marin est échoué et desséché sur la plage, il demeure venimeux. Attention donc : il ne faut absolument pas le toucher, au risque de se faire sévèrement piquer.

Les symptômes en cas de piqûre de méduse

La douleur ressentie lors d’une piqûre de méduse est une sensation de brûlure très désagréable, souvent comparée à une décharge électrique. Par la suite, des symptômes plus ou moins intenses selon l’espèce et la personne apparaissent :

  • de fortes démangeaisons ;
  • des lésions cutanées rouges, parfois boursoufflées, avec des filaments urticants sur la blessure, issus du venin injecté par la méduse ;
  • des vésicules, semblables à des petites bulles.

La cicatrice provoquée par la piqûre disparaîtra au bout de deux à quatre semaines en fonction de la profondeur de la plaie sur le corps.

Comment soulager une piqûre de méduse ?

Dès la piqûre de la méduse, de bons réflexes sont à adopter afin de ne pas céder à la panique. Des soins plus complets seront nécessaires une fois chez vous, au calme.

Piqûre de méduse : les premiers soins à effectuer

Le plus important est de sortir de l’eau et de rejoindre la plage. Une fois en dehors de l’eau :

  • rincez tout de suite avec l’eau de mer ou du sérum physiologique ;
  • le venin de la méduse se dissolvant à la chaleur, approchez la plaie d’une source de chaleur ;
  • retirez les filaments visibles sur la plaie en utilisant une pince à épiler. Vous pouvez aussi appliquer sur la zone infectée du sable mouillé. Il suffira de gratter légèrement pour les décoller sans les détruire.

En France, il est rare que les piqûres de méduses soient dangereuses, contrairement aux guêpes qui présentent un risque d’allergie plus élevé. Cependant, si les piqûres sont très nombreuses, les réactions peuvent être plus graves. Des complications de type gonflements, vomissements, associés à une perte de connaissance, constituent une urgence médicale. Elles exigent une prise en charge rapide.

Le traitement de la piqûre à la maison

De retour à la maison, il convient de réaliser les soins indispensables à la guérison de la piqûre.

  • Désinfecter la plaie avec un antiseptique, en la laissant sécher à l’air libre.
  • Pour apaiser la douleur, appliquer régulièrement sur la lésion cutanée une crème émollientepour les brûlures superficielles de la peau. Elle favorisera la cicatrisation en adoucissant les tissus superficiels de l’épiderme.
  • Bien surveiller l’évolution de la plaie.

Des traitements naturels aux vertus thérapeutiques peuvent soulager les brûlures et les douleurs causées par la piqûre. Pour prévenir les maux de l’été, l’aromathérapie est une source d’apaisement incontournable. L’huile essentielle de lavande, reconnue pour ses vertus apaisantes et anti-inflammatoires, atténue la douleur.

Associée au piqûres de moustiques, eux aussi très actifs durant l’été.

Piqûres de méduse : ce qu’il ne faut surtout pas faire

Beaucoup de conseils essentiels ont été donnés précédemment, mais ceux qui suivent sont très importants. Certains gestes, souvent des idées reçues, sont à éviter, car ils aggravent la brûlure et les douleurs.

  • Rincer à l’eau douce au lieu de l’eau de mer. Comme le précise la SNSM« cela ferait éclater les cellules restantes, libérant le venin et […] la douleur »
  • Appliquer du vinaigre ou une solution alcoolique. Cela libérerait les cellules venimeuses restantes.
  • Frotter la lésion.
  • Inciser la plaie.
  • Uriner sur la piqûre. En effet, toujours selon la SNSM, « uriner sur la plaie ne sert à rien, sinon à provoquer d’éventuels risques de surinfection ».
  • Aspirer le venin avec la bouche.
  • Percer les petites vésicules au risque d’une surinfection.

Les précautions à prendre pour éviter les piqûres de méduses

Devant l’importante augmentation des méduses, il est essentiel de connaître les précautions à prendre si vous fréquentez les plages des littoraux. Mieux vaut se tenir à l’écart de ces animaux gélatineux si vous souhaitez passer des vacances sans soucis de santé.

La prolifération des méduses gagne les eaux françaises

Depuis les années 2000, nous assistons à un phénomène de pullulations de méduses. Les différentes espèces envahissent régulièrement en masse les côtes, parfois de manière spectaculaire. La revue Trends in Ecology & Evolution nous éclaire sur les éléments favorisant la prolifération de ces animaux marins. Les conditions climatiques (réchauffement des eaux, périodes sans pluie, etc.) seraient une des principales raisons de la multiplication des méduses.

Ces dernières vivent ainsi dans des conditions favorisant leur reproduction. Cette prolifération serait également facilitée par la disparition de poissons prédateurs qui s’alimentent de ces créatures gluantes.

Nos conseils pour se protéger des méduses

Afin d’évider les incidents, il convient de respecter un certain nombre de précautions.

  • Ne pas fréquenter les zones envahies de méduses. Toutes les informations sont disponibles à l’entrée des plages (postes de secours, signaux d’avertissement en cas de baignade interdite).
  • Ne pas s’éloigner de la zone surveillée.
  • Observer l’eau avant la baignade.
  • Les méduses échouées possèdent encore leur pouvoir urticant. Il faut donc prévoir des chaussures de plage pour marcher et des combinaisons spéciales pour les baignades.

Au vu de la prolifération des différentes espèces de méduses, il convient d’apprendre à vivre avec ces animaux marins. Premiers secours, remèdes et soins naturels : connaître les gestes essentiels en cas de piqûre pour soulager la brûlure et la plaie est indispensable. Protégez-vous pour passer des vacances en bonne santé !

Source: femina.fr