Méditerranée : l’urgence d’un développement coopératif et durable !
13 février 2025
13 février 2025
Rappelons que la Méditerranée est après l’Arctique la région du monde qui se réchauffe le plus vite.
La Méditerranée fait face à des défis environnementaux inquiétants. L’association Plan Bleu, vient de publier son dernier rapport, « La Méditerranée à l’horizon 2050 » qui analyse la région dans le cadre du changement climatique global. Cette étude couvre sept dimensions : le contexte mondial, la démographie, l’économie, l’environnement, les sciences et technologies, ainsi que la gouvernance. Elle énonce six scénarios, du plus effrayant au plus optimiste, qui évaluent l’impact du changement climatique.
Le premier scénario prévoit la prolongation des tendances actuelles. La région serait paralysée par de multiples blocages et une absence de prise de conscience des enjeux concrets. Cela entraine une dégradation des écosystèmes, des conflits d’accès aux ressources et la marginalisation de la région qui génère une augmentation du chômage et une hausse des flux migratoires. Le deuxième scénario provoquerait une succession de crises dont l’effet est de forcer les pays à s’adapter dans l’urgence. L’objectif est d’accroître la résilience mais cela n’exclut pas des replis nationalistes.
Le troisième scénario annonce une croissance économique basée sur la compétition mondiale pour l’accès aux ressources comme aux marchés, ce qui limiterait la coopération régionale et internationale. Les efforts de durabilité seraient relégués au second plan et cela se traduirait par la dégradation de la biodiversité terrestre et marine. Le cadre du quatrième scénario est plus optimiste. Il est basé sur une coopération entre l’Union européenne et les autres pays méditerranéens, qui assure à la région d’atteindre en 2050 la neutralité carbone.
Comme le précédent, le cinquième scénario est un chemin possible vers un développement durable. Ce modèle s’inspire de la nature et répond à la fois aux objectifs d’une durabilité forte donnant la priorité aux ressources vitales comme l’eau, les sols et à la conservation de l’écosystème marin, la satisfaction des besoins essentiels et la réduction de la pauvreté. Le sixième scénario prévu dans ce rapport prédit une dégradation rapide de la mer Méditerranée qui suscite à l’échelle mondiale une forte réaction au niveau des pays comme des organisations internationales. À partir des années 2030, germerait l’idée que cette mer, ne pourra être sauvée que si elle est considérée comme un bien commun mondial.
Toutes ces transformations d’ici à 2050 vont se produire dans un environnement vulnérable. Rappelons que la Méditerranée est après l’Arctique la région du monde qui se réchauffe le plus vite. Elle a le plus fort déficit écologique où se concentre 60 % de la population mondiale pauvre en eau. Elle accueille 30 % des touristes mondiaux. C’est aussi la mer la plus polluée par les plastiques et la plus surexploitée en termes de pêche.
Fruit d’une collaboration entre des experts, ce rapport compte éclairer les décideurs politiques sur les enjeux méditerranéens et aussi de sensibiliser le grand public. Comment anticiper les évolutions des écosystèmes marins et terrestres et identifier les risques majeurs. Il propose des mesures pour aller vers un développement durable, en s’appuyant sur l’importance de la coopération à différentes échelles. La région méditerranéenne ne pourra pas compter uniquement sur ses propres forces pour surmonter les défis qui sont devant elle. Elle doit entamer des formes nouvelles de coopération et de partenariat entre l’Europe, les rives sud, l’Afrique et la communauté mondiale.