Méditerranée : dix ans après la création du parc marin du golfe du Lion, où est-on du plan de gestion ?

 

Travailler ensemble, pour mieux protéger et réguler les usages sur un milieu marin fragilisé, telle est l’ambition des agents de l’Office français de la biodiversité. En dix ans, la gestion du Parc marin, présidé désormais par Serge Pallarès, a déclenché une prise de conscience basée sur de véritables connaissances. Le défi consiste à préserver ce capital de territoire, en conjuguant économie et écologie.

Le président du Parc marin Serge Pallarès, veut transformer l’essai d’ici 2030 : « On doit imaginer et construire collectivement l’avenir, pour allier les intérêts des hommes et la nécessité de préserver l’espace naturel ». Parce que l’important c’est d’avancer, comme sur un terrain de rugby, le leader du conseil de gestion veut convaincre et séduire. Un sacré challenge qu’il veut collectif et responsable : « Ne rien faire c’est abandonner et assister à l’agonie de l’écosystème. Utiliser un milieu affaibli pour augmenter les usages, c’est aller droit dans le mur ! Le gestionnaire du parc, par ses 60 représentants au conseil de gestion, est là pour assurer l’intérêt général. Pour transmettre, c’est simple il suffit de prendre ses responsabilités ».

Pour le directeur Hervé Magnin, en poste depuis 2018 et arrivé du parc naturel de Guadeloupe : « Cette protection doit se faire ensemble, avec et non contre. Et s’il faut assumer le rôle du méchant, qui prêche pour le développement durable et le respect des ressources, nous l’assumons ».

Un fil rouge qui, en une décennie avance, sans pour autant alléger les inquiétudes de certains professionnels, qui craignent des restrictions d’usage. On se souvient notamment de l’évocation du Pass de pêche (déclaration des prises), qui avait déclenché un tollé, notamment auprès des pêcheurs de loisirs. Pourtant, les responsables de l’Office français de la biodiversité insistent : « une activité de loisir ou économique doit être proportionnée à ce que le milieu peut supporter. Quand ce n’est plus possible, il faut réglementer ».

 

Alors à quoi faut-il s’attendre ?

 

Sans nul doute à des contraintes, même si les gestionnaires se défendent de mettre le Parc marin sous cloche. À commencer par les fameux numerus clausus de fréquentation, déjà entrés en service notamment dans les calanques marseillaises et sur la Côte d’Azur. Une réflexion est dans les tuyaux, et pourrait bien déboucher sur des quotas, tant en matière de plongées que de mouillages sur la côte Vermeille en particulier. Quelques spots très sensibles, pourraient aussi être interdits à la navigation, et autres usages de loisirs. Un exemple constaté  l’été dernier, les embouteillages de kayakistes qui posent question ?

À ce stade, la recherche de compromis est plus que jamais d’actualité. Entre le soutien des activités économiques maritimes et la gestion des ressources naturelles, il n’y a plus d’alternative, l’enjeu est celui d’une gestion adaptative, à l’aube de 2030.

Source: L’indpépendant