Lutter contre les crimes dans le secteur des pêches grâce aux nouvelles technologies aux Comores

 

Le secteur de la pêche comorienne, essentiellement artisanale et à petite échelle, joue un rôle vital dans la vie nationale. Avec une production annuelle estimée à 10 000 tonnes, il assure la sécurité alimentaire et les revenus de plus de 140 000 personnes, ce qui représente une part importante des 866 311 habitants de la nation. Au-delà de l’emploi direct, la pêche constitue un filet de sécurité essentiel pour les groupes défavorisés et contribue de manière significative à l’économie locale. Cependant, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) constitue une menace sérieuse pour les ressources maritimes des Comores et pour ces mêmes moyens de subsistance. Des activités telles que la pêche non autorisée, la sous-déclaration des captures et l’utilisation d’engins illégaux compromettent les pratiques durables, entraînant des pertes économiques et des dommages environnementaux.

Pour relever ce défi, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a organisé une formation innovante pour six agents du Centre de surveillance des pêches des Comores. Cette formation de sensibilisation au domaine maritime (MDA) s’est concentrée spécifiquement sur la lutte contre la criminalité dans le secteur de la pêche. La formation, qui a permis aux participants d’acquérir des compétences pertinentes et des techniques modernes, a porté sur l’utilisation de plateformes MDA telles que Seavision et Skylight, ainsi que sur l’analyse de données satellitaires. « Cette formation arrive à point nommé », a déclaré Kamal Mohamed, inspecteur des pêches chargé des TIC et du VMS. « Nous avons récemment acquis de nouveaux outils de détection, et ce programme améliorera considérablement notre capacité à intégrer ces plateformes pour une surveillance efficace de l’activité de pêche.

Cette formation marque une première collaboration historique entre l’ONUDC et le Centre de Surveillance des Pêches des Comores. Elle s’aligne parfaitement avec la Vision stratégique de l’ONUDC pour l’Afrique 2030, en particulier le domaine d’investissement 3, qui donne la priorité à la protection des ressources et des moyens de subsistance de l’Afrique. « Les connaissances acquises me permettront de mieux protéger les ressources marines des Comores », a déclaré l’inspecteur Mohamed. « Je peux désormais prendre des décisions plus éclairées sur le traitement des données et le déploiement des moyens pour intercepter les contrevenants.

Ce cours de MDA complète la boîte à outils existante du Centre. Des acquisitions récentes comme les plateformes Themis et Meta, ainsi que l’introduction à l’imagerie satellitaire fournie par l’ONUDC, renforcent encore les capacités opérationnelles du Centre.

La formation a été financée par le gouvernement japonais dans le cadre du projet « Renforcement de la sécurité maritime et de l’état de droit » : « Renforcer la sécurité maritime et l’état de droit en mer en Afrique pour maintenir un espace maritime libre et ouvert vers un Indo-Pacifique libre et ouvert ».

Source: unodc