L’UE adopte finalement la loi sur la restauration de la nature : décision historique pour sauver la biodiversité
20 juin 2024
20 juin 2024
L’adoption de la loi sur la restauration de la nature marque une étape cruciale pour l’Union européenne dans sa lutte contre la perte de biodiversité et le changement climatique. Adoptée par le Conseil de l’UE, cette législation impose aux États membres de restaurer 20 % des écosystèmes terrestres et marins dégradés d’ici 2030. Cet objectif fait partie intégrante du Pacte vert européen, qui vise à atteindre la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Les objectifs de cette loi vont au-delà des actions environnementales. Ils touchent également des aspects socio-économiques, cherchant à protéger la qualité de vie des citoyens européens, explique le Conseil européen. Ces mesures sont d’ailleurs alignées afin de respecter les engagements internationaux de l’UE en matière de biodiversité, comme le cadre mondial Kunming-Montréal convenu lors de la COP15.
La nouvelle loi sur la restauration de la nature introduit des mesures spécifiques pour différents types d’écosystèmes, notamment terrestres, marins, d’eau douce et espaces urbains. Pour les habitats en mauvais état, les États membres doivent restaurer 30 % d’ici 2030, 60 % d’ici 2040 et 90 % d’ici 2050. En outre, des efforts doivent être faits pour éviter la détérioration des zones en bon état.
Les mesures incluent la restauration des terres agricoles en utilisant des pratiques agroécologiques comme l’agriculture biologique et l’agroforesterie. Les forêts bénéficieront de techniques de gestion et de couverture continue. Au total, environ 3 milliards d’arbres devront être plantés d’ici 2030, tandis que les écosystèmes urbains devront éviter la perte nette d’espaces verts et de couvert forestier.
Des efforts seront également faits pour restaurer les tourbières asséchées et supprimer les obstacles à la connectivité des cours d’eau, transformant ainsi 25 000 km de rivières en rivières à écoulement libre d’ici 2030. Enfin, la loi prévoit des mesures pour lutter contre le déclin des populations de pollinisateurs et améliorer les services écosystémiques essentiels.
L’adoption de cette loi a été marquée par des débats intenses et des désaccords politiques. Le soutien « surprise » de l’Autriche a finalement permis de faire pencher la balance en faveur de la législation, malgré les critiques internes du gouvernement autrichien. « Ma conscience me dit sans équivoque que lorsque le bonheur des générations futures est en jeu, des décisions courageuses sont nécessaires » a déclaré Leonore Gewessler, ministre autrichienne de l’Environnement.
Les agriculteurs, inquiets des nouvelles régulations, ont exprimé leurs préoccupations concernant l’impact sur leur secteur déjà sous pression. Ils craignent des charges supplémentaires et une diminution de la production alimentaire. Toutefois, la législation vise également à renforcer la résilience agricole en intégrant des pratiques durables.
Cette loi sur la restauration de la nature est une victoire historique pour les défenseurs de l’environnement. Les ONG écologistes, comme le WWF, saluent cette législation comme une « victoire historique » et la décrivent comme un « tournant pour la nature et la société ».
Les États membres sont désormais tenus de mettre en œuvre ces mesures de manière efficace et sans délai, garantissant ainsi un avenir durable et prospère pour les générations futures.