Luc Jacquet addict à l’Antarctique
15 décembre 2023
15 décembre 2023
La nature, Luc Jacquet la chéri et la connaît depuis toujours, mais son attention se concentre depuis des années sur une partie du globe : l’Antarctique. Rendez-vous donc pour un Voyage au pôle sud sur grands écrans à partir du 20 décembre, grâce aux images en noir et blanc que nous propose le réalisateur, pour comprendre l’infini beauté d’un territoire qui a conquis son cœur. Mais comment expliquer ce sentiment magnétique ? Que cherche t-il à trouver au Pôle Sud ?
Luc Jacquet est notamment le réalisateur de La Marche de l’Empereur qui a reçu l’Oscar du meilleur film documentaire en 2006. En plus de son sixième long métrage Voyage au Pôle Sud, il a conçu avec le musée des Confluences de Lyon l’exposition Terra Incognita, rendez-vous au bout du monde, à voir jusqu’au 3 mars 2024.
Depuis 1991, le réalisateur revient sans cesse sur le continent polaire, un espace qui exerce sur lui quelque chose d’ordre viscéral : “Je parle souvent de vibration, il y a un moment, vous marchez, et vous vous arrêtez pour saisir l’instant, car quelque chose vous parle de manière très intime et puissante. C’est un imaginaire et une sensibilité particulière qui a besoin de s’exprimer, qui doit sortir”.
Alors, pourquoi cet espace spécifique parmi toute la nature qui compose l’univers ? “J’ai toujours aimé l’idée de surpassement et l’Antarctique vous propose de le faire, d’éprouver ce que le vent vous raconte quand il souffle à200 km heure. Ces forces-là m’ont toujours intéressé ». Quelque chose de l’état second ou de la disparition se dessine dans cet territoire : « On vit une métamorphose, plus on s’enfonce dans le Pôle Sud, plus on a le sentiment de se dissoudre dans le blanc. Vous devenez presque hyper envahissant pour vous-même dans un silence aussi grand que celui-là”.
Des températures à -40 degrés, un voile blanc qui brouille les pistes, la fragilité menaçante de la glace… et pourtant c’est l’endroit où Luc Jacquet se sent probablement le mieux au monde : « Il y a quelque chose qui se passe là-bas qui nous dépasse complètement, qui nous rend un peu étrange, complètement magnétisé. Et c’est quand même extrêmement paradoxal de penser qu’il faut aller dans cet endroit qui est probablement un des plus hostiles de la Terre pour y trouver autant de sérénité ».
Ce paradoxe polaire, le cinéaste l’explique : « Je crois que cette obstruction, ce dépassement de nous-mêmes qu’exige l’Antarctique est quelque chose qui nous fait nous sentir mieux à l’intérieur de nous-mêmes ».