L’île de Djerba, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

D’une superficie de 514 km2, occupant l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la mer Méditerranée et peu dotée par la nature, l’île de Djerba a connu une longue et riche histoire.

Chantée par Homère sous le nom de « île des Lotophages », étape incontournable de la grande aventure phénicienne vers l’Ouest, grand comptoir de productions « industrielles » et d’échange commerciaux et culturels pendant l’Antiquité classique, terre de la « Ghriba », la plus vieille synagogue de tout l’Occident méditerranéen, refuge paisible des Ibadhites, « place forte » disputée par les grandes puissances de l’époque durant le Moyen Age, conservatoire de paysages « homériques » et de traditions millénaires, Djerba a gardé de ce riche passé un patrimoine archéologique, historique et immatériel d’une grande variété : le mausolée numide de Henchir Bourgou, le vaste site archéologique de l’opulente ville antique de Meninx, la vénérable synagogue de la Ghriba, la forteresse turque de Ghazi Mustapha édifiée à l’emplacement d’un ancien ribat des premiers temps de l’Islam, de nombreuses mosquées d’une grande pureté et originalité architecturales, un habitat dispersé typique illustrant une grande capacité d’adaptation de l’homme à son milieu naturel et une occupation du sol original.

Ce riche patrimoine culturel n’occulte pas la beauté et la qualité des paysages naturels encore sauvegardés mais qui se trouvent menacés par la conjugaison de plusieurs facteurs dont notamment l’expansion de l’urbanisation.

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle

Par sa situation géographique et par la place qu’elle a occupée dans l’histoire tant régionale que méditerranéenne, l’île de Djerba peut être considérée comme le carrefour de la Méditerranée antique et médiévale.

Critères remplis :

(v) : Le type d’occupation du sol à Djerba constitue un exemple éminent d’une utilisation traditionnelle d’un territoire et d’une interaction de l’homme avec son environnement. L’île de Djerba constitue l’exemple même d’un paysage culturel tel qu’il est défini par la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel.

(vi) : Chantée par Homère, associée à de grands événements qui ont marqué l’histoire du monde méditerranéen antique et médiéval, l’île de Djerba constitue un exemple éminent d’établissement humain et d’une occupation du territoire représentatifs rendus vulnérables sous l’effet de mutations irréversibles. Son impact sur l’imaginaire universel est très grand depuis l’époque de l’Odyssée jusqu’à nos jours.

Source : Site de l’Unesco