« L’huître passe en mode robotique » : une technologie américaine booste les rendements de 10 % et transforme l’aquaculture traditionnelle
25 avril 2025
Dans la baie de Chesapeake, l’Université du Maryland révolutionne l’ostréiculture grâce à une technologie de pointe mêlant robotique et intelligence artificielle, promettant des rendements accrus et une préservation de l’écosystème marin.
Dans la région de la baie de Chesapeake, l’ostréiculture a longtemps reposé sur des méthodes traditionnelles qui, malgré leur valeur historique, présentent des inconvénients majeurs. Les pratiques actuelles, telles que la dispersion des jeunes huîtres et le dragage des adultes, causent des dommages environnementaux et manquent de précision quant aux meilleures conditions de culture. Le professeur Miao Yu et son équipe de l’Université du Maryland ont entrepris de transformer radicalement cette industrie grâce à l’usage de la robotique et de l’intelligence artificielle. Leur projet, financé par le département de l’Agriculture des États-Unis, se veut un changement de paradigme vers une agriculture de précision, visant à optimiser les rendements tout en préservant l’écosystème fragile de la baie.
L’usage des robots et de l’intelligence artificielle L’équipe de l’Université du Maryland a introduit un système novateur qui repose sur une approche robotique en deux volets. Un robot submergé, équipé d’une caméra haute résolution, scanne le fond marin pour capturer des images détaillées des lits d’huîtres. En parallèle, un autre robot situé à la surface utilise la technologie sonar, émettant des impulsions sonores pour créer une carte acoustique étendue de la zone. Grâce à ces données, l’IA produit une carte agricole indiquant la densité des huîtres dans différentes zones. Par la suite, un autre système d’IA fournit aux agriculteurs des indications pour la récolte, y compris des coordonnées GPS pour un chemin optimal. Cette méthode robotisée permet une récupération moins destructrice, réduisant les impacts environnementaux négatifs liés aux méthodes de récolte traditionnelles.
Augmentation du rendement de 10%
Cette technologie de pointe représente une avancée majeure par rapport aux méthodes ostréicoles traditionnelles. Les agriculteurs peuvent désormais accéder facilement à des informations basées sur des données via une application mobile. Ce système intelligent offre d’importants avantages, permettant une augmentation du rendement des huîtres d’au moins 10 % grâce à une plantation et une récolte plus stratégiques. En outre, cette approche de précision réduit les perturbations du fond marin et diminue la consommation de carburant des bateaux de pêche, contribuant ainsi à une pratique plus durable. Yu a déclaré que cette initiative vise à améliorer la production pour les agriculteurs tout en préservant l’environnement. Les huîtres contribuent à la purification de l’eau et offrent un habitat à de nombreuses autres espèces, ce qui aura des retombées positives sur l’environnement à long terme.
Un projet gagnant-gagnant
Le projet de Miao Yu et de son équipe est perçu comme une initiative gagnant-gagnant, tant pour l’industrie ostréicole que pour l’environnement. La population d’huîtres de la baie de Chesapeake a considérablement diminué depuis le milieu des années 1980, et les chercheurs espèrent que cette nouvelle technologie jouera un rôle clé dans l’inversion de cette tendance. En améliorant la précision de la plantation et de la récolte, le projet vise à revitaliser l’industrie ostréicole tout en préservant les habitats marins. Si tout se déroule comme prévu, la robotique et l’IA pourraient rendre l’avenir de l’ostréiculture plus intelligent, plus efficace et plus durable, offrant une lueur d’espoir pour les écosystèmes locaux.
Vers un avenir durable pour l’ostréiculture Les progrès réalisés par l’équipe de l’Université du Maryland représentent un tournant considérable dans l’ostréiculture moderne. L’intégration de la robotique et de l’intelligence artificielle pourrait bien révolutionner cette industrie, en la rendant non seulement plus productive mais aussi plus respectueuse de l’environnement. Cependant, la question demeure : comment ces technologies pourront-elles être adaptées et intégrées à d’autres formes d’aquaculture pour maximiser les bénéfices écologiques et économiques ? L’innovation dans cette branche pourrait-elle inspirer d’autres secteurs agricoles à adopter des pratiques similaires pour un avenir plus durable ?