Les tensions en Mer Rouge boostent le trafic-conteneurs au port de Mombasa

 

Alors que les prévisions pour le port de Mombasa étaient plus modestes, le trafic réel en 2024 affiche un écart positif remarquable, soit plus de 2 millions d’EVP contre 1,6 million un an plus tôt, et environ 5,1 millions de tonnes de plus qu’en 2023.

Depuis le début des tensions en Mer Rouge fin 2023, notamment avec les attaques des rebelles Houthis, les détours des navires vers le Cap de Bonne-Espérance ont beaucoup profité aux ports de la rangée maritime orientale de l’Afrique, dont Mombasa. Pour son bilan au titre de l’année 2024, le port kenyan annonce une performance remarquable sur le segment du fret conteneurisé, dépassant pour la première fois en plus d’une décennie la barre des 2 millions EVP (2 005 076 EVP exactement) d’après la Kenya Ports Authority (KPA).

Cela représente une augmentation de 381 996 EVP, soit +23,5% par rapport aux 1 623 080 EVP de 2023. Ce segment a été stimulé par la croissance des activités de transbordement. La plateforme a manutentionné des volumes globaux estimés à 41,1 millions de tonnes, soit près de 5,1 millions de tonnes de plus qu’en 2023 où le trafic global s’établissait à 35,98 millions t.      

Selon KPA, la croissance a été portée par le trafic-transit qui a augmenté de 17,4% pour atteindre environ 13,4 millions de tonnes. L’Ouganda, principal client du port, concentre à lui seul 65,7% des flux, avec 8 811 289 t contre 7 115 079 t en 2023. Les autres destinations importantes du transit sont le Soudan du Sud (12,7%), la République démocratique du Congo (11,8 %), le Rwanda (5,1 %) et la Tanzanie (3,4%).   

Pour le seul mois de décembre 2024, le port de Mombasa a traité un volume total de 3 746 363 tonnes de marchandises, marquant une hausse substantielle par rapport aux 3 029 482 tonnes enregistrées en décembre 2023. La KPA met en œuvre depuis quelques années un programme d’investissement qui a permis d’augmenter les capacités de la plateforme, afin de réduire la congestion et de ramener une partie du trafic perdu au profit du port tanzanien de Dar es-Salaam, avec qui Mombasa partage presque le même arrière-pays.

Pour 2025, l’autorité portuaire kenyane a prévu de poursuivre ce programme, annonçant plusieurs autres chantiers tels que la construction de nouveaux postes d’amarrage et l’implémentation de solutions digitales.

Source : agenceecofin