Les prairies de Méditerranée sous haute protection face aux menaces et à un possible nouvel envahisseur

 

Véritable lieu de vie et zones de protection, les herbiers de posidonies vont l’objet de suivis scientifiques pointilleux. Des protocoles et des constats qui démontrent que les mouillages dégradent fortement les sites, tout comme les poissons herbivores locaux qui s’en régalent. À ces menaces s’ajoute un possible nouvel arrivant, très dangereux.

Première cause de destruction des herbiers : l’ancre des bateaux, qui laboure et arrache. Parce que forcément ces spots de posidonie ou foisonne la vie, se situent dans des endroits extrêmement fréquentés par les plaisanciers et les plongeurs.

Alors, pour limiter les dégâts et face aux pressions, l’office français de la biodiversité a créé des Zones de mouillage et d’équipements légers nommés ZMEL. Un système qui répond aux attentes des usagers de la mer et qui contribue à la protection de cette biodiversité vulnérable, en évitant un ancrage direct. Une soixantaine de bouées, sont en cours d’installation sur les lieux sensibles de la côte rocheuse. Rappelons que les bouées rouges sont réservées en priorité aux navires supports de plongée des centres ou associations subaquatiques, les blanches sont réservées en priorité aux bateaux de plaisance, aux navires à passagers ou armés à la pêche pro. Dans tous les cas, les navires de plus de 20 mètres ne sont pas autorisés à amarrer pour des questions de sécurité.

L’autre menace qui plane sur cette herbe tendre, n’est autre que ses prédateurs herbivores. Les oursins en raffolent tout comme les saupes qui vivent en banc et sont végétariennes. Mais celui qui est le plus vorace et dont on craint l’arrivée prochaine, c’est le poisson lapin, appelé aussi Siganus. Une espèce invasive et vorace venue de mer rouge, capable de ravager les herbiers et par voie de conséquence tout son écosystème.

Pour le moment, il est implanté au nord-est de la Méditerranée, jusqu’au sud de la Sicile. Il y a quelques années il avait déjà été signalé sur les côtes marseillaises, puis il a disparu. Mais avec le réchauffement, il pourrait bien tenter une nouvelle avancée. Les experts sont formels et craignent une catastrophe écologique causée par ce brouteur impulsif.

Alors pour éviter le pire, la meilleure stratégie consiste à le détecter au plus tôt, afin de limiter son installation. Il faut également savoir, que ce poisson à la dentition de lapin est aussi un cousin du fugu, poisson mortel dont les Japonais raffolent. En effet, certaines parties contiennent une substance toxique dont l’ingestion par l’humain provoque nausées et migraines. Pour sûr, c’est un indésirable.

Source: L’indépendant