Les marais côtiers méditerranéens menacés de submersion

 
Le risque est « critique », selon la revue « Nature ». Ce sont des écosystèmes pourtant indispensables à la biodiversité, et qui nous rendent de nombreux services.

De la Camargue au delta du Nil,  les marais côtiers sont grignotés, peu à peu par la mer, « un risque critique », alerte une étude publiée dans la revue Nature(Nouvelle fenêtre). Si l’on prend un scénario moyen, ni trop pessimiste, ni trop optimiste, la terre se réchauffe de 2,5 degrés d’ici la fin du siècle, c’est la projection “intermédiaire” du Giec, dans ce cas-là, les marais côtiers reculeraient de 70% au moins d’ici 2100 dans de nombreuses régions méditerranéennes.

Les chercheurs français, anglais, allemands et espagnols prévoient même leur quasi disparition en Algérie, Égypte et en France, si rien n’est fait pour sauver ces zones humides. Cela confirme une étude de l’an dernier du Muséum national d’histoire naturelle qui alertait déjà sur une submersion à venir de la Camargue. Pourquoi des prévisions si alarmantes ? Parce qu’en Méditerranée, et encore plus en France, les marais côtiers sont très vulnérables, victimes de ce qu’on appelle la « compression côtière ». En fait, ils sont coincés d’un côté par la mer qui avance, et de l’autre, par une impossibilité de s’étendre à cause du relief naturel, mais aussi des maisons, routes, digues…

 

Une préservation essentielle

 

Il faudrait donc désartificialiser pour laisser de la place à ces marais. Créer « des zones de retrait », de l’espace pour permettre aux marais de se replier, est une des solutions. Autre levier : rétablir le cours naturel des fleuves car les barrages, sur le Rhône par exemple, retiennent les sédiments (les argiles et le sable). Ils n’arrivent donc pas jusqu’aux côtes, ce qui accélère l’érosion de ces zones humides.

Pourtant, il faut protéger ces marais, d’abord parce qu’ils abritent une biodiversité très riche, plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux d’eau dont les emblématiques flamants roses et puis, parce que ces zones humides nous rendent beaucoup de services. Elles servent d’amortisseurs en absorbant les fortes précipitations ou les ondes de choc des tempêtes. Elles purifient l’eau, en filtrant certaines pollutions (pesticides et métaux lourds). Et puis ce sont aussi des puits de carbone, c’est-à-dire qu’elles captent une partie du CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère.

Source : France info