Les deux tiers des mollusques en eaux profondes menacés de disparaître

 
L’exploitation minière met en danger les espèces marines, alors que 80 % des richesses de l’océan restent inconnues de l’homme, relate « The Guardian ».

L’Université Queen’s de Belfast tire la sonnette d’alarme. D’après une étude du prestigieux établissement nord-irlandais, relayée par The Guardian jeudi 9 décembre, l’exploitation minière en haute mer représente un danger pour les espèces vivant dans les eaux profondes. Plus exactement, les deux tiers des espèces de mollusques, vivant à plusieurs kilomètres sous le niveau de la mer, pourraient s’éteindre. Grâce à cette étude, 184 espèces de mollusques (escargots, bivalves…) ont été ajoutées à la liste rouge des espèces menacées d’extinction.

Jusqu’à présent, 80 % des richesses du fond des océans sont inexplorées par l’homme. Les espèces si profondément recluses dans l’obscurité des mers étaient relativement préservées des activités humaines sur terre. Mais ces environnements trop peu documentés suscitent l’appétit des industriels, notamment en matière d’extraction de métaux tels que le zinc, le cuivre ou le plomb. Concrètement, ces métaux se retrouvent dans les cheminées hydrothermales, sortes de bouches d’évacuation sur le plancher de la Terre où vivent plusieurs centaines d’espèces de mollusques. « Les espèces étudiées dépendent de l’écosystème unique des sources hydrothermales pour leur survie. Si les sociétés minières veulent tous les métaux qui se forment au niveau de ces sources, elles supprimeront l’habitat des espèces qui n’auront alors nulle part où aller », alerte Elin Thomas, autrice principale de l’étude, auprès du Guardian.

Des espèces inconnues en danger

Outre la présence de mollusques, ces cheminées hydrothermales sont responsables d’un écosystème riche en corail et forêts tropicales. Les scientifiques craignent que des espèces peu connues, voire jamais découvertes, ne s’éteignent en raison des industries polluantes. À titre d’exemple, l’escargot-dragon Draco Gyra, repéré en 2017 pour la première fois, vit aux environs d’une cheminée hydrothermale en plein océan Indien, au cœur d’une exploration minière autorisée par l’Autorité internationale des fonds marins. Cette particularité de l’océan n’est d’ailleurs pas la seule à susciter l’intérêt des industriels. D’après le groupe de chercheurs, il existerait des contrats pour extraire des métaux sur les croûtes des montagnes sous-marines, riches en cobalt et, aussi, en espèces en danger. 

Source: Le Point