L’économie bleue : Peut-elle rendre l’exploitation des océans durable ?
27 mars 2025
27 mars 2025
L’océan joue un rôle essentiel dans l’économie mondiale. Mais il est menacé par le changement climatique et la surexploitation. L’économie bleue pourrait-elle aider ?
Dans toute l’Europe, l’océan fournit de la nourriture, de l’énergie et un moyen de transporter des marchandises.
Les activités liées à l’océan ont généré 624 milliards d’euros de revenus et fourni des emplois à 3,6 millions de personnes dans l’Union européenne en 2021.
Cette partie de l’économie est connue sous le nom « d’économie bleue », qui couvre une série de secteurs, dont le transport maritime, le tourisme, la pêche et l’aquaculture, la biotechnologie et la recherche, l’extraction des ressources et les énergies renouvelables.
Mais nombre de ces industries produisent beaucoup d’émissions et sont nocives pour l’environnement. Le transport maritime, par exemple, était responsable de 3 à 4 % des émissions totales de l’UE en 2019. En l’absence de changement majeur en matière de réduction des émissions, ce chiffre devrait augmenter d’au moins 90 % jusqu’en 2050.
« L’idée d’une économie bleue durable est de préserver la santé de l’océan, ce qui permet également de renforcer la productivité de l’océan », explique Jan-Gunnar Winther, chercheur et prorecteur de l’Université arctique de Norvège (UiT).
De nombreuses entreprises et acteurs de l’économie bleue s’engagent dans cette voie. Les initiatives telles que la construction de parcs éoliens en mer pour produire de l’électricité, l’utilisation de la puissance des vagues océaniques pour produire de l’énergie ou la fabrication d’aliments pour poissons d’aquaculture durable à partir d’algues se multiplient.
Une utilisation plus durable des ressources océaniques contribuerait également à renforcer la durabilité dans d’autres secteurs de l’économie mondiale, notamment dans le cadre de la transition vers les énergies renouvelables grâce à des solutions telles que l’énergie marémotrice et les parcs éoliens en mer.
Mais ces initiatives se heurtent souvent à des obstacles structurels qui les empêchent de se développer.
Bien que l’impact environnemental de la construction de parcs éoliens en mer suscite des inquiétudes, ces parcs constituent actuellement l’un des moyens de production d’électricité qui émet le moins de CO2.
L’énergie éolienne en mer est actuellement entravée par des goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement et des problèmes de raccordement des parcs au réseau électrique, selon Pierre Tardieu, responsable politique de WindEurope, une association qui promeut l’énergie éolienne en Europe.
« Nous avons un très grand parc éolien en mer qui est entièrement construit en Allemagne, par exemple, 900 MW que nous ne pouvons pas comptabiliser dans nos statistiques plus larges parce qu’ils ne sont pas encore connectés au réseau », explique-t-il.
Bien que le parc éolien situé au large de l’île allemande de Borkum soit prêt à produire de l’électricité, aucun câble ne le relie actuellement au réseau électrique terrestre. Selon Pierre Tardieu, il faudra encore au moins un an pour que cela se produise.
Dans toute l’Europe, l’extension du réseau électrique pour y intégrer des solutions plus propres est un défi.
Comment ces solutions peuvent-elles se développer tout en garantissant la responsabilité environnementale ?