Le port de Mombasa veut rehausser ses capacités pour rester leader en Afrique de l’Est

 

Devant la congestion persistante et l’intensification de la compétition avec Dar es-Salaam, le port de Mombasa doit renforcer ses infrastructures et équipements s’il veut rester la principale porte d’entrée maritime de la région orientale de l’Afrique.

Le port de Mombasa est l’une des cibles du programme d’investissement que la Kenya Ports Authority (KPA) s’apprête à lancer au titre de l’année 2025. D’après le DG de cette entité, des chantiers seront lancés dès janvier pour rehausser les capacités des installations portuaires et répondre à la croissance des volumes. Parmi les travaux prévus, il y a la construction du poste d’amarrage 19B de 300 000 EVP, et du poste d’amarrage 23 de 500 000 EVP dont le financement est négocié avec la coopération japonaise (JICA).

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Sont aussi prévus des investissements dans les équipements, de même que la remise aux normes du système d’exploitation du terminal (TOS). À terme, ces projets devraient permettre d’atténuer les problèmes de capacité de la plateforme qui constitue la principale porte d’entrée maritime en Afrique de l’Est, traitant une bonne partie du trafic-transit de pays voisins enclavés tels que l’Ouganda, le Burundi, la République démocratique du Congo et l’Éthiopie. Ce statut traduit un niveau de sollicitation et une pression sur les installations élevés, ce qui avait motivé la construction d’un réseau ferroviaire SGR (à écartement standard) pour faciliter le fret des cargaisons.

Environ 34 millions de tonnes ont été traitées au port de Mombasa en 2022, et le bilan du trafic conteneurisé attendu pour 2024 conformément aux prévisions de la KPA est d’au moins 1,48 million EVP. Les contreperformances de la plateforme depuis quelques années ont cependant profité au port de Dar es-Salaam, qui se rêve depuis peu en principale plaque tournante de l’industrie portuaire régionale. En plus de gros investissements dans les installations portuaires, la Tanzanie a ouvert des chantiers d’envergure pour raccorder plusieurs des pays susmentionnés par chemin de fer. L’intensification de la compétition a occasionné une baisse de trafic à Mombasa, le débit étant de 35 millions de tonnes en 2021.

L’amélioration des standards infrastructurels ne suffira manifestement pas à régler définitivement les soucis de congestion à Mombasa, d’autant plus que les infrastructures de soutien présentent encore des limites. Le réseau SGR qui doit atteindre la frontière avec l’Ouganda est toujours inachevé, faute de financement. À cela s’ajoutent les contraintes liées au passage aux postes frontaliers. Selon un récent rapport de la Banque mondiale, le Kenya fait partie des pays africains dont les frontières terrestres sont contraignantes en raison des barrières tarifaires et non tarifaires (longues procédures administratives, droits de passage élevés, rançonnement policier, restrictions diverses, etc.).

Ces barrières engendrent d’après l’institution, des coûts supplémentaires équivalant à ceux d’un voyage sur 1043 km de route, soit un trajet d’environ 3,2 jours.       

Source: agenceecofin