Ce changement intervient à la suite de la décision du gouvernement espagnol qui, en novembre 2024, avait refusé l’accostage à Algésiras de deux navires américains – le Maersk Denver et le Maersk Seletar – soupçonnés de transporter des armes vers Israël. Cette décision fait suite à des plaintes déposées par Izquierda Unida et Sumar, bien que la compagnie maritime ait assuré que les navires respectaient les réglementations internationales et ne transportaient pas de matériel de guerre, rappelle El Debate.

La perte de cette route intervient dans un contexte de tensions répétées entre Madrid et Washington. Après avoir refusé l’entrée au port d’Algésiras aux navires américains, l’Espagne a également refusé d’acheter des avions de chasse F-35 fabriqués aux États-Unis et attribué des contrats à Huawei, malgré les mises en garde des États-Unis et de l’Union européenne.

Les règles européennes en matière d’environnement pourraient aussi justifier cette décision de Maersk de préférer le port de Tanger Med. Depuis janvier 2024, la réglementation ETS exige que les navires opérant dans les ports de l’UE paient pour leurs émissions de CO₂. Même si la compagnie maritime assure que sa décision vise à gagner du temps, les experts soulignent que Tanger Med, qui n’est pas soumise à la réglementation ETS et est équipé d’infrastructures de pointe, est un concurrent de taille pour le port d’Algésiras.

Pour rappel, le Maroc et les États-Unis ont signé le 17 juin 2025 une Déclaration de principes intégrant le port marocain dans l’Initiative pour la sécurité des conteneurs (CSI), aux côtés de ports tels que Marseille et Gioia Tauro. « Ces ports rejoindront le prestigieux réseau de ports méditerranéens déjà titulaires de la désignation CSI, dont Algésiras (Espagne) », indiquait l’ambassade américaine au Maroc. L’entrée de Tanger Med dans ce réseau renforce les liens entre Rabat et Washington et permet au port d’augmenter son trafic de marchandises de consolider sa position dans le détroit de Gibraltar.

Source : bladi