Le niveau de la Méditerranée augmente inégalement

 

Une étude démontre que l’augmentation du niveau de la Méditerranée n’est pas le même selon les sous-régions du bassin. Les mers Adriatique, Égée et le bassin Levantin sont les zones qui ont connu la plus forte hausse

Le niveau de l’eau a augmenté en Méditerranée, mais pas uniformément. C’est la conclusion d’une étude récemment publiée dans la revue scientifique Journal of Geophysical Research : Oceans.

Les auteurs ont combiné des données de marégraphes et d’observations satellitaires aux mesures de la fonte des glaces pour estimer les changements connus par le bassin méditerranéen depuis 1960 en la matière. Ils ont estimé que le niveau global de l’eau y avait perdu environ 0,3 mm par an de 1960 à 1989. Des données qui contrastent avec un niveau d’élévation annuel de 0,9 mm à l’échelle mondiale sur la même période. Cette baisse a été en grande partie provoquée par une « anomalie positive de la pression atmosphérique » qui a eu pour effet d’évacuer l’eau du bassin expliquent les chercheurs.

La tendance s’inverse ensuite avec une augmentation du niveau de la Méditerranée de 3,6 mm par an de 2000 à 2018. Une hausse provoquée par le réchauffement des océans et la fonte des glaces précisent les auteurs qui affirment cependant qu’elle n’a pas été homogène. Sur la même période, l’eau est montée de 3,9 mm par an dans la mer Adriatique (entre l’Italie et les Balkans) et le bassin Levantin (la partie la plus à l’Est de la Méditerranée) et de 4,1 mm dans la mer Égée (entre la Grèce et la Turquie). Cette montée s’est limitée à respectivement 3,5 mm et 3,6 mm chaque année dans les parties centrale et occidentale du bassin.

Les chercheurs estiment que cette hausse plus rapide est provoquée par des changements de densité et de circulation de l’eau dans la mer. Ces données pourraient avoir leur importance à l’avenir. Le quotidien anglais The Guardian a interrogé Francisco Mir Calafat, chercheur au Centre national d’océanographie de Liverpool et coauteur de l’étude, qui souligne la nécessite de disposer d’estimations fiables de l’élévation locale du niveau de la mer puisque « les structures comme les digues sont efficaces, mais onéreuses ».

Source: corse matin