Le Maroc renforce ses aires marines protégées et son aquaculture durable
7 mars 2025
7 mars 2025
Les aires marines protégées et l’aquaculture durable représentent un secteur vital pour l’économie régionale du Maroc, en particulier dans les provinces du sud, comme le montrent les réformes et les stratégies de développement incluses dans la feuille de route que le pays a tracée à moyen et long terme. À cet égard, le gouvernement souhaite réviser les lois et stimuler les investissements afin de renforcer la protection de ses aires marines et la prospérité de son aquaculture. Ainsi, dans une décision récente publiée au Bulletin officiel marocain du 20 février, Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, a décidé d’homologuer cinq aires marines protégées classées et de les classer comme parcs naturels, en application de l’article 14 de la loi 22/07 relative aux aires protégées au Maroc.
Parallèlement, le pays nord-africain a consolidé le rôle de l’aquaculture en tant que moteur du développement économique durable, en créant des entreprises actives dans ce secteur, établissant ainsi un important circuit économique dans le sud du Maroc.
En publiant ces cinq décrets au Bulletin officiel du 20 février, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime a officialisé la création de cinq parcs naturels marins. Cette initiative est le résultat d’une enquête publique menée entre octobre 2023 et janvier 2024, qui a permis de recueillir les opinions et les observations des citoyens dans ce domaine.
Du sud au nord de la côte marocaine, les aires marines protégées qui vont devenir des parcs naturels sont les suivantes :
La création de ces parcs naturels s’inscrit dans une stratégie plus large visant à accroître la superficie des espaces marins protégés, ce qui permet au Maroc de respecter ses engagements internationaux en matière de biodiversité.
Dans cette optique, le département de la pêche maritime sera chargé de mettre en place les infrastructures nécessaires à la protection de ces parcs naturels, d’assurer le lancement et le suivi des programmes de gestion, de superviser la surveillance et le contrôle de la zone protégée, ainsi que de prévenir, contrôler et interdire les activités humaines susceptibles de nuire à l’équilibre de l’environnement naturel.
La transformation de ces aires marines protégées en parcs naturels vise plusieurs objectifs essentiels : la préservation des ressources naturelles, la restauration des écosystèmes marins dégradés, le développement d’une pêche artisanale durable et la garantie d’une gestion fondée sur l’utilisation raisonnable des écosystèmes naturels.
Une fois les cinq parcs naturels créés, la prochaine étape consistera à élaborer un plan d’aménagement et de gestion pour chacun d’entre eux. D’une durée maximale de dix ans, ce plan vise à garantir une approche inclusive et adaptée aux spécificités de chaque zone protégée.
La protection des ressources marines est renforcée par une nouvelle génération de documents de planification tels que les schémas régionaux du littoral. Trois des régions situées dans le sud du Maroc ont été les pionnières dans ce domaine au niveau national : Guelmim-Oued Noun, dont le document a été adopté en janvier 2025 au niveau régional ; Dakhla-Oued Eddahab, en cours de finalisation ; et Laayoune-Saguia el-Hamra, depuis février 2025.
Conformément à la loi 8/12, ce document de planification a une durée maximale de 20 ans et vise à ordonner, protéger et valoriser le littoral d’un point de vue durable, en tenant compte des défis environnementaux et climatiques.
Le document souligne l’importance du schéma régional et met en avant Guelmim-Oued Noun pour être devenue la première région du Maroc à adopter un plan régional du littoral qui couvre une superficie de 242,3 km2. Ce plan inclut également les eaux territoriales jusqu’à une distance de 12 milles marins dans 16 communes, dont 10 sont riveraines et six font partie de la zone côtière.
Le document adopté s’appuie sur cinq orientations stratégiques, 17 axes opérationnels et 36 projets.
Afin de stimuler les investissements dans la zone côtière de la région de Guelmim-Oued Noun dans des secteurs à fort potentiel tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable, l’écotourisme et l’économie sociale et solidaire, cinq grands projets prioritaires intégrés et transversaux ont été élaborés dans les domaines suivants :
Il faut tenir compte du fait que les changements climatiques sont de plus en plus intenses, tant en mer que sur terre, et que les réserves halieutiques sont soumises à des pressions de plus en plus fortes en raison de l’augmentation de la demande, ce qui menace la disponibilité des ressources halieutiques.
Par rapport à la même période l’année dernière, la production d’espèces pélagiques a diminué de 34 % sur la façade atlantique et de 29 % sur la façade méditerranéenne en janvier 2025. Cette situation implique une forte concentration et une révision des procédures pour les rendre plus durables afin de préserver les ressources marines pour les générations futures.
Selon le mensuel italien « Porto e Interporto » dans son numéro de mars 2025, l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) se concentre sur la promotion et le renforcement des capacités de pêche du Maroc, en lançant un ambitieux plan stratégique pour 2025, qui comprend 22 nouveaux projets destinés à attirer les investissements nationaux et étrangers.
Le pays a créé en 2024 le premier incubateur de poissons pour l’aquaculture, dans le but de produire jusqu’à 30 millions de jeunes daurades, bars, maigres et autres espèces présentant un intérêt pour l’aquaculture de haute qualité. Selon le magazine, cet élevage sera « un élément essentiel » du secteur aquacole méditerranéen, qui vise à garantir un approvisionnement fiable en alevins destinés à l’alimentation.
Le magazine a également souligné que « cette initiative stratégique vise à renforcer la production et à promouvoir un développement global, de haute qualité et durable du secteur de la pêche maritime en Méditerranée », ajoutant que « l’élevage de jeunes poissons garantira non seulement l’avenir de l’aquaculture, mais contribuera également à soulager la pression sur les ressources marines méditerranéennes ».
« Porto e Interporto » a conclu en affirmant que « l’expérience du Maroc montre qu’une stratégie spécifique, soutenue par un éventail de partenaires, un financement international adéquat et des politiques concrètes et technologiquement innovantes, peuvent faire de l’aquaculture un pilier central de la sécurité alimentaire et de la prospérité de l’économie bleue ».