Le Japon prêt à tripler les investissements en Tunisie à condition de « mise à niveau » du port de Radès

 

L’ambassadeur du Japon en Tunisie, Shinsuke Shimizu a déclaré hier jeudi 30 septembre 2021 lors de sa participation à un atelier de travail consacré à l’« Automotive / Mechanical industry TICAD Perspectives » et co-organisé par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise (CCITJ) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) que le Japon compte tripler ses investissements en Tunisie.

La huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD 8) en 2022, sera une opportunité pour réaliser cet objectif, particulièrement dans l’industrie des composants automobiles, a assuré l’ambassadeur.

Il a ajouté que son pays compte également investir en Tunisie dans d’autres domaines à l’instar de la santé, des industries pharmaceutiques et autres secteurs prometteurs.

Shinsuke Shimizu a affirmé, en outre, le Premier ministre japonais visitera la Tunisie lors de la tenue de la conférence (TICAD 8) le sommet avec une délégation d’une centaine d’hommes d’affaires japonais, il a précisé que la Tunisie pourrait être une plateforme d’accès des entreprises de son pays au continent africain.

Toutefois, l’ambassadeur, a insisté sur l’importance de développer le climat des affaires en Tunisie en l’occurrence en ce qui concerne la logistique et les services du port de Radès, dont le rendement n’est pas au niveau requis, selon son évaluation. Il a exhorté, à cet effet, les autorités tunisiennes à déployer plus d’effort pour améliorer l’efficience de la logistique en Tunisie.

Notons que la 8 ème édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 08) aura lieu à Tunis l’année prochaine.

Pour mémoire, la TICAD a pour objectif de renforcer le développement des pays africains en travaillant sur des piliers bien précis : l’économie, la société, la paix et la sécurité. Cet événement réunira plus de 50 chefs d’Etats, des organisations régionales et internationales et de nombreux partenaires du secteur privé, avec 10000 participants internationaux prévus, incluant des B2B entre opérateurs privés japonais et leurs homologues africains.

Il est prévu qu’une enveloppe de l’ordre de 30 milliards de dollars, sera réservée par la Japon au niveau de la TICAD 08 sachant qu’a la dernière édition de la conférence, un montant d’un milliard de dollars a été alloué à l’investissement en Afrique.

La Tunisie compte 22 entreprises tuniso-nippones et 13 entreprises totalement japonaises opérant dans les secteurs des câbles pour voitures et des composantes électroniques avec une valeur d’investissement totale estimée à plus de 345 millions de dinars et pourvoient environ 6000 postes de travail.

Néanmoins, la réussite du développement du partenariat avec le Japon, qui est l’un des pays du Groupe des sept (G7) réputés pour être les plus grandes puissances avancées du monde qui détiennent environ les 2/3 de la richesse nette mondiale ne peut se faire avec une infrastructure d’échange extérieure, d’investissement et portuaire délabrée telle qu’elle est, actuellement, en Tunisie.

Rappelons, la Tunisie a perdu depuis dix ans 40 places au classement international établi par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) en matière de compétitivité des services portuaires, celui du « Logistic performance Index » en passant du rang 30 en 2007 à la 105e place en 2018.

Selon le responsable des opérations de la Banque mondiale en Tunisie, le port de Radès qui concentre 80% du trafic de conteneurs du pays est le maillon majeur d’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales. Or, les indicateurs de performance de ce complexe portuaire sont en régression sensible depuis dix ans.

Rappelons que les syndicats de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM), une société de services névralgiques pour l’économie tunisienne à forte intensité de main-d’œuvre, sont parmi les bastions historiques pour l’UGTT et sont à l’origine de plusieurs des grèves et blocages au port.

Les pertes annuelles, à ce titre, sont estimées à 1000 million de dinars, sans compter la mauvaise réputation du port.

Source: Tunisie Numérique