Le document « Soyons gentils avec l’océan » défend le principe de protection

 

L’initiative Let’s Be Nice to the Ocean a publié un document présentant des propositions visant à élever la conservation des océans grâce au principe de protection lors de la prochaine troisième Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC-3) à Nice, en France, en juin 2025. Le rapport soutient que « l’adoption du principe de protection, basé sur la reconnaissance de la valeur intrinsèque de l’océan, peut changer la donne avec un effet immédiat ».

Rémi Parmentier, co-fondateur et co-directeur du Groupe Varda et coordinateur de l’initiative Let’s Be Nice to the Ocean, est l’auteur du document, qui a été lancé le 30 octobre 2024, lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (CBD COP 16) à Cali, en Colombie.

Intitulé « Faire progresser le principe de protection », le rapport appelle à ce que la protection des océans devienne la norme plutôt que l’exception, en faisant peser la charge de la preuve sur les industries extractives et polluantes. Cela, affirme-t-il, garantira que la préservation et la restauration de la santé et des écosystèmes des océans auront la priorité sur l’exploitation.

L’étude examine les liens entre océan, climat et biodiversité, en soulignant que l’océan est « le point chaud de la biodiversité par excellence » et la « salle des machines » du système climatique mondial, absorbant jusqu’à 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités anthropiques et environ 25 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Cependant, l’océan est aujourd’hui confronté à un réchauffement, une acidification et une perte de biodiversité sans précédent, prévient-il.

Le rapport examine l’évolution du principe de précaution dans la politique environnementale et défend le principe de protection comme une nouvelle approche transformatrice de la manière dont nous gérons notre biodiversité océanique commune.

Parmi ses recommandations, le document appelle à ce que le Plan d’action de Nice pour les océans de juin 2025 adopte le principe de protection comme objectif ambitieux et convienne de réunir un groupe d’experts ad hoc pour élaborer un rapport avec des options et une feuille de route avant la quatrième Conférence des Nations Unies sur les océans en 2028. Il appelle à repenser les approches en matière de droits d’accès, de responsabilités et de quotas, en accord avec la notion émergente de droits des océans et les principes de justice des océans. Ces deux principes impliquent une utilisation équitable et durable des ressources océaniques, en particulier pour les peuples autochtones et les communautés côtières vulnérables qui dépendent de l’océan pour leurs moyens de subsistance et leur patrimoine culturel.

Avertissant que le temps est compté pour l’océan, le rapport exhorte les gouvernements à saisir l’opportunité de Nice « pour inverser la tendance » avant qu’un « tsunami d’impacts » n’atteigne nos côtes.

Let’s be Nice to the Ocean est une initiative coordonnée par The Varda Group en coopération avec la Ocean & Climate Platform et en partenariat avec TBA21-Academy, Dona Bertarelli Philanthropy, la Fondation Tara Ocean, la Fondation Prince Albert II de Monaco, MedPAN et la Fondation Ocean Born. Le Groupe Varda et la Ocean & Climate Platform co-facilitent la contribution et la participation de la société civile à la troisième Conférence des Nations Unies sur la coopération en matière de protection de l’environnement. 

Source : IISD