L’aquaculture en Tunisie : un secteur florissant malgré la crise

 

 L’aquaculture requiert progressivement, en Tunisie, une valeur économique élevée, qui contribue à stabiliser l’approvisionnement en produits de la mer et à booster leur exportation en dépit d’une myriade de défis.

Dotée d’un littoral de 1300 km de côtes sur la Méditerranée, la Tunisie avec ses eaux tempérées et claires offre des conditions idéales pour l’élevage du poisson et pour le secteur de l’aquaculture en général, devenu un aspect capital de l’économie maritime tunisienne.

A l’aune des données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’aquaculture en Tunisie évolue avec un taux de croissance annuel de 20% jusqu’à 2014. Tandis que la production actuelle est d’environ 11 700 tonnes ce qui représente presque 10 % de la production Halieutique totale tunisienne.

La valeur des exportations du secteur aquacole est de l’ordre de 20 millions de dinars tunisien (TND) en 2014 (soit l’équivalent de presque 11 millions de dollars).

En vue d’augmenter la production annuelle de l’aquaculture, l’État est appelé à mettre en place des politiques visant l’encouragement et la priorisation des investissements, dans les années à venir.

Le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime est, dans ce contexte, en cours de réaliser une étude autour d’un projet pilote d’aquaculture intégrant plusieurs espèces et organismes aquatiques.

Des atouts mais beaucoup de contraintes

Si le secteur aquacole tunisien dispose d’importants potentiels tels que les températures élevées des eaux, le coût de la main-d’œuvre moins chère que sur la rive nord de la Méditerranée, l’augmentation de la demande sur le marché local, et la proximité des marchés européens, il se heurte tout de même à maintes contraintes.

Parmi lesquels figurent le financement du secteur et les problématiques de l’assurance des productions aquacoles, la bureaucratie et la corruption.

Dans une déclaration à l’Agence Anadolu, Oussama Medimegh, directeur général du Groupe Medimegh Aquaculture, fondé en 2009, a évoqué les difficultés liées à l’exportation.

« Nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes à l’exportation liés d’abord à la contribution financière de 50% pour le transport des produits du Fonds de Promotion des Exportations (FOPRODEX). Il nous arrive parfois de ne pas recevoir la totalité de cette contribution pendant 12 mois. Il y a aussi les taxes trop élevées. On avait également une exonération fiscale d’une durée de 10 ans mais qui a été culbutée à 4 ans depuis 2017 », a-t-il expliqué.

Le producteur tunisien a, en ce sens, déploré le manque de soutien gouvernemental au secteur.

« Au lieu de trouver des moyens pour renforcer la production et l’exportation en vue de développer le secteur. On a opté pour l’augmentation des taxes », a-t-il conclu.

Source: AA