« L’appel de Nice : la science au secours de l’océan »

 

En vue de la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC), qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025, une centaine de parlementaires français ont signé — à l’initiative de la députée Sophie Panonacle, présidente du Bureau du Conseil national de la mer et des littoraux — un appel en faveur du soutien aux sciences océaniques, posées comme préalable à toute décision politique.

« La mer, qui commença la vie sur ce globe, en serait encore la bienfaisante nourrice, si l’homme savait seulement respecter l’ordre qui y règne et s’abstenait de la troubler. »
Jules Michelet, La Mer, 1861

5 océans, 113 mers, des dizaines de milliers d’espèces et plus de 8 milliards d’humains sont en grave danger. Alors que 70,8% de la planète est recouverte d’une eau qui régule tous ses phénomènes, nous nourrit, nous soigne et protège nos vies, nous tournons le dos à la mer, par crainte ou indifférence. L’océan est la condition sine qua non de notre avenir sur terre. En le condamnant, nous nous condamnons. Pourtant, force est de constater que nous lui faisons subir les pires maux : pollution par les plastiques, acidification par le CO2 et surexploitation des ressources halieutiques.

Dans ce contexte, il est urgent d’apporter à l’océan des soins vitaux. Ce défi immense mobilise une armée de l’ombre : la communauté des scientifiques. Par chance, la France dispose d’un bataillon de chercheurs dans tous les domaines des sciences océanographiques, intégrés à l’Ifremer, au CNRS et dans bien d’autres structures de très haut niveau international qui nécessitent des moyens financiers indispensables.

Députés, sénateurs et députés européens, nous sommes convaincus que l’apport de la science est déterminant pour sauver l’océan. Aujourd’hui, alors que les scientifiques sont empêchés d’exercer leurs missions aux Etats-Unis, leur parole doit compter, plus que jamais, dans nos débats et dans la mise en place des politiques publiques, en France, en Europe et dans le monde.

En cette année 2025, déclarée « Année de la Mer », c’est le moment d’espérer, grâce à la mobilisation des scientifiques, que l’océan retrouve sa place, sa grandeur et reprenne ses droits. Le One Ocean Science Congress, qui aura lieu en amont de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, sera l’occasion de faire entendre la voix des 2000 scientifiques venus des 4 coins de la planète et réunis à Nice du 3 au 6 juin.

Notre responsabilité parlementaire est, pour le moins, de soutenir les programmes de recherche océanographique et d’accompagner sans réserve toutes celles et ceux qui étudient la surface de l’océan, jusqu’aux plus profonds des abysses.

Engageons-nous à leur côté en lançant « l’Appel de Nice : la science au secours de l’océan ». Cet appel se résume en un principe essentiel : toutes les décisions politiques nationales et internationales qui pourraient avoir un impact et des répercussions sur la protection de l’océan et sa biodiversité doivent être fondées sur la science.

Source : Sciences et avenir