L’AIEA et la Fondation Prince Albert II de Monaco renforcent leur collaboration de longue date sur la lutte contre l’acidification des océans

Un nouvel accord de partenariat a été conclu pour officialiser une collaboration de longue date entre les Laboratoires de l’environnement marin de l’AIEA, hébergés par la Principauté de Monaco, et la Fondation Prince Albert II de Monaco sur l’acidification des océans et les solutions aux changements climatiques fondées sur les océans. L’accord, qui a été signé par Olivier Wenden, Vice-Président et administrateur délégué de la Fondation, et par Najat Mokhtar, Directrice générale adjointe à l’AIEA, porte sur les travaux conjoints du Centre international de coordination sur l’acidification des océans de l’AIEA et de l’initiative « Ocean Acidification and other Ocean Change – Impacts and Solutions » (OACIS) de la Fondation.

L’acidification des océans se produit lorsque l’océan absorbe le dioxyde de carbone (CO2) libéré dans l’atmosphère par les activités humaines. L’océan absorbe environ 25 % des émissions de CO2 d’origine anthropique, ce qui entraîne une série de changements dans la chimie de l’eau de mer, notamment une augmentation de l’acidité. L’acidification des océans a des répercussions sur la vie marine, en particulier sur les organismes dont la coquille ou le squelette est constitué de calcium, tels que les coraux et les mollusques. Conjugués au réchauffement des océans et au phénomène d’appauvrissement en oxygène, ces changements posent des problèmes complexes et imprévisibles aux écosystèmes marins.

Créée en 2006, la Fondation Prince Albert II de Monaco a pour objectif de protéger l’environnement et de promouvoir le développement durable. L’acidification des océans et les changements océaniques sont au cœur de ses préoccupations depuis 2013, date à laquelle elle a lancé l’initiative OACIS.

« L’acidification des océans est un problème mondial, mais ses effets dépendent de facteurs locaux », explique M. Wenden. « Ce phénomène frappera plus durement de nombreuses régions du monde qui n’ont pas nécessairement les ressources ou capacités pour surveiller et s’adapter. Nous sommes ravis de faire équipe avec les Laboratoires de l’environnement marin de l’AIEA pour contribuer à apporter aux scientifiques du monde entier les connaissances et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir étudier ce problème. »

L’initiative OACIS rassemble les principales entités travaillant sur l’acidification des océans dans la Principauté de Monaco (la Fondation Prince Albert II, le Gouvernement monégasque, le musée océanographique, le Centre scientifique de Monaco et les Laboratoires de l’environnement marin de l’AIEA), ainsi que le Laboratoire d’océanographie de Villefranche [Centre national de la recherche scientifique (CNRS) / Sorbonne Université], l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

« L’AIEA est ravie et fière d’officialiser sa collaboration de longue date avec la Fondation Prince Albert II de Monaco, acteur clé de la conservation marine à Monaco et à l’échelle internationale, avec lequel nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes intérêts. Nous nous réjouissons de continuer à travailler ensemble pour mettre en commun les données scientifiques et les informations utiles à la lutte contre l’acidification des océans et pour optimiser nos résultats, en vue d’aider les États Membres de l’AIEA à réaliser des progrès durables », indique Mme Mokhtar.

M. Olivier Wenden, Mme la Directrice générale adjointe Najat Mokhtar, Mme le Directeur Florence Descroix Comanducci, Mme Lina Hansson, M. Jean-Pierre Cayol et Mme Noura El-Haj sur les marches de la Fondation Prince Albert II de Monaco, le 3 octobre 2024, Monaco (Photo : Ludovic Arneodo/FPA2)

La question de l’acidification des océans est abordée dans les objectifs de développement durable. On la retrouve à la cible 14.3, qui invite les pays à « [réduire] au maximum l’acidification des océans » et à « lutter contre ses effets, notamment en renforçant la coopération scientifique à tous les niveaux ». Elle est également traitée dans le nouveau Cadre mondial de la biodiversité de la Convention sur la diversité biologique, au titre de la cible 8. Pourtant, les capacités de surveillance et d’étude des effets de l’acidification des océans sur la biodiversité marine restent largement insuffisantes dans de nombreuses régions du monde.

Le Centre international de coordination sur l’acidification des océans (OA-ICC) de l’AIEA encourage la collaboration internationale sur ce sujet. Il organise des formations pour les pays, facilite l’accès aux données et aux ressources et définit des méthodes standards et des bonnes pratiques. L’OA-ICC s’efforce également de sensibiliser les différentes parties prenantes au rôle que les techniques nucléaires et isotopiques peuvent jouer dans l’analyse des effets de l’acidification des océans. Les scientifiques des Laboratoires de l’environnement marin de l’AIEA à Monaco se servent de ces techniques pour étudier les conséquences de l’acidification des océans et les interactions avec d’autres facteurs de stress environnementaux.

Dans le cadre de ce nouveau partenariat, l’AIEA et la Fondation organiseront conjointement des formations et des réunions d’experts afin d’aider les pays à étudier l’acidification des océans et à prendre des mesures, et de veiller à ce que la recherche dans ce domaine soit inclusive et participative. Elles prévoient également d’organiser des événements conjoints pour sensibiliser les décideurs, les gestionnaires de ressources et d’autres parties prenantes aux dernières recherches sur l’acidification des océans et aux solutions fondées sur les océans en marge de rassemblements clés sur les océans, tels que la Monaco Ocean Week, la Conférence des Nations Unies sur l’océan et les événements connexes qui se tiendront à Nice et à Monaco en juin 2025.

Le partenariat sera également l’occasion de s’attaquer ensemble à la pollution par le plastique, un autre sujet critique sur lequel la Fondation et l’AIEA interviennent – notamment par l’intermédiaire de l’initiative phare de l’Agence sur la question, NUTEC Plastics.

En vue de leurs activités conjointes à venir, les deux partenaires organisent une session de l’École d’hiver internationale sur l’acidification des océans et les facteurs de stress multiples pour les chercheurs qui débutent dans ce domaine. La session aura lieu aux Laboratoires de l’environnement marin de l’AIEA à Monaco, du 18 au 29 novembre 2024.

Source: iaea