La Tunisie étudie l’initiative onusienne d’échange de dettes contre des investissements climatiques
7 août 2025
7 août 2025
Un conseil ministériel restreint s’est tenu ce mardi 5 août 2025 à la Kasbah, sous la présidence de la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zanzri, pour examiner l’initiative de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO/ESCWA), portant sur l’échange de dettes extérieures contre des investissements dans des projets climatiques.
Cette initiative, à laquelle la Tunisie a officiellement adhéré, vise à permettre aux pays endettés de rediriger le remboursement de leurs dettes bilatérales vers le financement de projets conformes à leurs priorités nationales de développement. Elle repose sur un mécanisme de financement innovant, orienté vers les défis climatiques et le développement durable.
La cheffe du gouvernement a souligné l’importance de cette opportunité, qui pourrait contribuer à améliorer la durabilité financière de l’État et à renforcer l’investissement dans des domaines stratégiques. Elle a évoqué des secteurs clés tels que la gestion des ressources en eau, le traitement des eaux usées, la transition énergétique à travers les énergies renouvelables, la protection du littoral, la réhabilitation des forêts, ou encore le développement régional.
Mme Zaâfrani Zanzri a affirmé que cette démarche s’inscrit pleinement dans la vision de l’État tunisien, telle que présentée lors du 4ᵉ Forum international sur le financement du développement, tenu à Séville (Espagne) du 30 juin au 3 juillet 2025. L’objectif est de construire une économie plus équitable et plus résiliente, rompant avec les modèles de dépendance et d’inégalités, en s’appuyant sur des accords tripartites intégrés (pays débiteurs, créanciers et bailleurs de fonds), fondés sur des résultats mesurables.
L’initiative vise également à améliorer les conditions de vie des citoyens, à préserver les emplois, à créer de nouvelles opportunités dans les régions les plus pauvres, et à soutenir les petits agriculteurs.
Une première liste de projets prioritaires a été présentée au cours de la réunion. Ces projets ont été identifiés à partir des propositions formulées par les conseils locaux, régionaux et interrégionaux, dans le cadre de l’élaboration du plan de développement 2026-2030, construit selon une approche ascendante.
Les secteurs concernés sont les suivants :
la gestion durable de l’eau,
le développement des énergies renouvelables,
l’extension des stations d’épuration,
la restauration des forêts,
la protection du littoral.
Les projets proposés visent à atteindre sept résultats majeurs :
un accès élargi à l’eau potable ;
l’amélioration du traitement des eaux usées grâce à des technologies modernes ;
une hausse de la part des énergies renouvelables à 35% du mix énergétique national d’ici 2030 ;
la réhabilitation des écosystèmes forestiers ;
le renforcement de la résilience des zones côtières face au changement climatique ;
l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et la création d’emplois ;
l’accroissement de l’investissement dans les objectifs de développement durable.
En clôture de la réunion, le conseil a recommandé d’accélérer les discussions avec les partenaires internationaux afin de finaliser des accords d’échange de dettes avant la fin de l’année 2025, dans le but de lancer rapidement des projets concrets dans les régions les plus marginalisées.