La hausse brutale du niveau des mers à cause des activités humaines est avérée

 

La hausse accélérée du niveau des mers en raison du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine est très régulièrement remise en cause par les climatosceptiques. Si le niveau des mers varie sur de grandes échelles de temps depuis des centaines de millions d’années, l’élévation – très rapide – enclenchée depuis le début du siècle dernier est clairement attribuée par les scientifiques aux activités humaines. En outre, cette montée rapide des eaux a de graves conséquences sur les populations touchées.

Montée brutale

Les paléoclimatologues, qui étudient les climats passés, ont établi que le niveau des océans a varié lors de cycles de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’années, en raison de phénomènes tectoniques et astronomiques.

« Sur les trois derniers millions d’années et en particulier sur le dernier million d’années, on observe une succession de périodes interglaciaires et glaciaires, avec une cyclicité de l’ordre de 100.000 ans », explique Samuel Toucanne, paléoclimatologue au centre Ifremer de Brest – les périodes glaciaires « constituant des phases de bas niveau marin, jusqu’à environ -120 mètres », tandis que les périodes interglaciaires, comme c’est le cas actuellement, correspondant à « des périodes de haut niveau marin relatif proche de 0 mètre ».

Les scientifiques ont établi qu’elle était directement liée au réchauffement climatique, lui-même d’origine humaine, comme les scientifiques l’ont montré.

Vingt centimètres en près de 120 ans

Avec la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre, le niveau des océans augmente, sous l’effet de deux phénomènes : l’eau de mer, plus chaude, se dilate, et la fonte des glaciers et calottes polaires accroît les apports d’eau douce vers la mer.

(Source : site de la Nasa dédié au climat)

Ainsi, le niveau moyen des mers a augmenté de 20 centimètres entre 1901 et 2018, avec une accélération à partir de la fin des années 1960, la hausse moyenne passant alors de 2,3 millimètres par an entre 1971 et 2018 à 3,7 mm par an entre 2006 et 2018 (Source : sixième rapport du Giec paru en août 2021).

« L’élévation globale du niveau de la mer augmente, en moyenne sur le globe, de 3,6 millimètres par an » depuis 1993, soit une augmentation de 10 centimètres en seulement trente ans (Source : outil Aviso du Centre français d’études spatiales – Cnes).

La hausse est dans certaines régions particulièrement importante. Dans la zone Pacifique Ouest, le Cnes a observé des hausses de 10 millimètres par an entre 1993 et 2021, soit une augmentation de 30 cm du niveau de la mer en 30 ans.

Inondations

Le niveau des océans pourrait encore augmenter chaque année au cours du 21e siècle à un rythme encore plus rapide que celui du 20e siècle (Source : chapitre 9 du 6e rapport du Giec).

Les projections du Giec vont, dans le scénario le plus optimiste en matière de réchauffement du climat, d’une hausse moyenne du niveau des océans de 44 cm d’ici à 2100 – soit plus de deux fois plus qu’au 20e siècle – à une hausse de 81 cm dans le scénario le plus pessimiste.

Certains pays, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et de nombreux archipels, comme ceux des Vanuatu ou des Fidji, sont particulièrement menacés (Source : rapport de l’organisation Ocean Climate).

« Les inondations à marée haute qui se sont produites cinq fois par an au cours de la période 1960-1980 se sont produites, en moyenne, plus de huit fois par an au cours de la période 1995-2014 » et pourraient se produire « environ 20 à 30 fois plus fréquemment d’ici 2050 et 160 à 530 fois plus fréquemment d’ici 2100 par rapport au passé récent » (Source : Giec).

Source: factuel.afp