La Grèce annonce la création de deux nouvelles aires marines protégées, en mer Ionienne et en mer Egée

 
Ces nouvelles zones doivent permettra au pays d’atteindre l’objectif de protéger 30 % de ses eaux territoriales d’ici à 2030. La pratique décriée du chalutage de fond y sera interdite.

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a annoncé, lundi 21 juillet, la création de deux nouvelles aires marines protégées, comme il l’avait promis lors de la troisième conférence de l’ONU sur les océans qui s’est tenue en juin en France. L’une est située en mer Ionienne, au sud de la mer Adriatique, l’autre dans l’archipel des Cyclades, en mer Egée.

Rappelant la tradition maritime de son pays situé en Méditerranée orientale avec environ 13 600 kilomètres de littoral et de milliers d’îles, le premier ministre a souligné que la création de nouvelles aires marines vise à « honorer cet héritage marin unique et à le protéger pour les générations futures », dans un message vidéo diffusé par ses services.

Selon Kyriakos Mitsotakis, « ces parcs seront parmi les plus grandes zones marines protégées de toute la Méditerranée. Ils nous permettront d’atteindre l’objectif de protéger 30 % de nos eaux territoriales d’ici à 2030, bien avant l’échéance prévue ».

Plusieurs pays ont profité de la conférence onusienne à Nice, dans le sud de la France, pour annoncer de nouvelles aires marines protégées et des mesures d’interdiction du chalutage, dont la Grèce, le Brésil, ou l’Espagne, sur le quart de ses mers.

 

Coopération avec la Turquie

 

Dans la foulée la Turquie, pays frontalier et dont la côte occidentale est proche des îles égéennes, a réagi à cette annonce, soulignant que « toute action unilatérale doit être évitée dans les mers fermées ou semi-fermées telles que la mer Egée et la Méditerranée ».

« Le droit maritime international encourage la coopération entre les Etats côtiers de ces mers, y compris sur les questions environnementales. Dans ce contexte, nous tenons à rappeler que notre pays, en tant qu’Etat côtier de la mer Egée, est toujours disposé à coopérer avec la Grèce », a précisé un communiqué du ministère des affaires étrangères turc. « La Turquie annoncera également ses projets visant à protéger l’environnement dans les zones maritimes dans les prochains jours », poursuit ce texte.

Membres de l’OTAN mais avec des différends historiques en ce qui concerne la délimitation des eaux en mer Egée, Athènes et Ankara avaient signé, en 2023, un accord « de bon voisinage » visant à apaiser les tensions créées souvent entre eux.

Le ministère des affaires étrangères grec a réagi en qualifiant d’« infondées » les références turques « aux mers fermées ou semi-fermées » et souligné que la création des parcs nationaux maritimes « se fait sur la base de critères purement environnementaux dans des zones sous souveraineté grecque ». Le ministère a réitéré que « la Grèce soutient constamment le dialogue avec la Turquie (…) conformément au droit international ».

Tout en saluant la création de ces deux parcs, la section grecque du Fonds mondial pour la nature (WWF) a, de son côté, critiqué le gouvernement grec pour le retard pris dans « l’achèvement des études et la signature des décrets pertinents » concernant des « dizaines d’autres zones protégées dans le pays ». L’ONG de lutte pour la protection de l’environnement souligne « l’importance de la collaboration et de la mobilisation de toutes les parties prenantes » pour que ces nouvelles zones ne restent pas que des mots « sur le papier ».

Fin mai, Athènes avait interdit la pêche au chalut de fond dans les eaux de la petite île de Fourni et de six îlots inhabités proches, situés dans le centre de la mer Egée, pour protéger des récifs coralliens d’une exceptionnelle richesse récemment identifiés. La Grèce va interdire le chalutage de fond dans les parcs marins nationaux d’ici à 2026, et dans l’ensemble des aires marines protégées d’ici à 2030, devenant ainsi le premier pays en Europe à prendre une mesure de cette envergure.

Source : Le Monde