La Chine veut remplir l’océan de Data Centers, est-ce une bonne idée ?
30 novembre 2023
30 novembre 2023
La Chine a entamé un projet ambitieux : implanter des Data Centers sous-marins. Ces centres de données, conçus pour embrasser la vaste étendue de l’océan, pourraient-ils troubler l’équilibre délicat des écosystèmes marins ?
La Chine s’engage dans une aventure technologique sans précédent en construisant des Data Centers sous l’océan. Inspirée par le projet Natick de Microsoft, la Chine pousse cette idée plus loin. Ce centre, rapporté par la Télévision centrale de Chine (CCTV), illustre une avancée technologique majeure. Pourtant, sous cette promesse scintillante se cache une ombre inquiétante, un murmure de craintes écologiques qui s’élève des profondeurs.
Le projet Natick de Microsoft en 2014 a ouvert la voie aux data centers sous-marins. Depuis lors, la Chine s’est lancée dans cette course avec ambition. En effet, la Télévision centrale de Chine (CCTV) annonce le début de la construction du premier data center sous-marin commercial. Il sera situé au large de Sanya, sur l’île d’Hainan.
Par ailleurs, ce centre de données chinois sous l’eau peut traiter une quantité massive d’informations. Il peut gérer 4 millions d’images haute définition en 30 secondes, soit l’équivalent de 60 000 ordinateurs.
La Chine a installé la première unité de stockage de données sous-marine en avril dernier. De plus, ces unités, pesant 1 300 tonnes chacune, sont une prouesse d’ingénierie. Elles sont conçues pour durer 25 ans, résistant aux éléments naturels sous-marins. Ainsi, chaque unité de stockage de données chinoise offre une capacité de traitement impressionnante, équivalente à celle de milliers d’ordinateurs.
Le potentiel des data centers chinois est immense. Avec une centaine d’unités prévues, la puissance de traitement cumulée serait comparable à celle de 6 millions d’ordinateurs. De surcroît, ces installations massives couvrent une superficie équivalente à dix terrains de football. Elles représentent une utilisation innovante des fonds marins, économisant des terres précieuses.
Les data centers sous-marins chinois offrent des avantages écologiques notables. Ils utilisent l’eau de mer pour le refroidissement, réduisant ainsi la consommation d’électricité et d’eau douce. En outre, Pu Ding, directeur du projet UDC Hainan, souligne que ces centres de données seront 40 % à 60 % plus économes en énergie que leurs homologues terrestres.
Ce projet innovant est soutenu par le gouvernement de Sanya et diverses entreprises. Il témoigne de la vision futuriste de la Chine en matière de technologie et de développement durable. Par ailleurs, Beijing Sinnet est un leader dans le domaine des data centers et du cloud computing en Chine. L’entreprise jouera un rôle clé dans l’exploitation de ces installations.
L’ambitieux projet d’Hainan, annoncé début 2021, devrait être achevé au deuxième trimestre 2025. Avec un coût estimé à 879 millions de dollars, ce projet est un investissement majeur pour la Chine. En plus de cela, d’autres projets de data centers sous-marins sont en cours dans des régions telles que les deltas du Yangtze et de la rivière des Perles.
La Chine innove avec des data centers sous-marins, un concept impressionnant. Cependant, cette avancée cache des risques écologiques. Ces structures, bien que technologiquement avancées, pourraient nuire aux écosystèmes marins. Elles risquent d’altérer la température de l’eau et de perturber la faune. Le défi est de concilier progrès et préservation de l’environnement. Ce projet soulève un questionnement : l’innovation justifie-t-elle un impact négatif sur la nature ?