Kenya: près de Nairobi, comment des ramasseurs de déchets vivent et meurent de la pollution plastique

 

La cinquième session de négociations internationales pour un traité mondial sur le plastique démarre ce 25 novembre 2024 à Busan, en Corée du Sud. L’occasion de parler du rôle dans le recyclage des ramasseurs de déchet. Ces hommes et femmes qui, chaque jour, collectent les déchets plastiques dans les décharges. Selon les Nations unies, il y en aurait 20 millions dans le monde. Au Kenya, ils sont 8 000 à travailler dans la décharge de Dandora, dans la banlieue de Nairobi. 

La décharge de Dandora, près de la capitale du Kenya, s’étend sur 20 hectares. On y jette tout : nourriture, verre, métal, plastique ou produits chimiques. Et pour faire de la place, on brûle.

Daro Cassa Atieno vient y chercher du plastique tous les jours. « J’arrive parfois à gagner 200 shillings, 1,5 euro, dit-elle. Ça m’aide à la maison. Je suis souvent malade, mais c’est normal ici. Quand ils brûlent les déchets et qu’il y a beaucoup de fumée, j’ai mal à la poitrine, de la fièvre et des maux de tête. »

Des ramasseurs de déchets à la décharge de Dandora, près de Nairobi, au Kenya, le 22 avril 2024.
Des ramasseurs de déchets à la décharge de Dandora, près de Nairobi, au Kenya, le 22 avril 2024. AP – Brian Inganga

« Je ramasserai des déchets pour toujours » 

 

À Dandora, la décharge est parfois le seul horizon. Joyce Wangari collecte depuis qu’elle a 8 ans. Elle a commencé quand sa mère, ramasseuse avant elle, est tombée malade : « Ses poumons avaient lâché. Même sa gorge… Elle ne pouvait plus parler. Je n’ai pas pu finir l’école. Je ne vois pas où je peux aller. Je ramasserai des déchets pour toujours. »

Selon les Nations unies, 60% du recyclage dans le monde se fait grâce aux ramasseurs de déchets. Pour que leur rôle soit reconnu, l’Association des déchets recyclables de Nairobi a été fondée il y a cinq ans.

Solomon Njoroge, son président, lance : « Quand on parle de transition écologique juste, on doit prendre en compte les ramasseurs. On veut qu’ils soient reconnus comme des acteurs clés du recyclage, qu’ils soient intégrés dans les décisions politiques, qu’ils aient l’opportunité de parler. »

Selon l’ONU, moins de 10% des déchets plastiques dans le monde sont recyclés.

Source: rfi