«Jamais vu une telle accumulation de déchets» : ce paradis touristique en panne de solutions
10 janvier 2025
10 janvier 2025
À Bali, joyau touristique de l’Indonésie, les pluies de mousson ont provoqué un échouage inédit de déchets plastiques. Près de 600 bénévoles ont participé à un nettoyage massif. L’urgence environnementale gagne en intensité face à l’inaction mondiale.
Samedi, les plages de Bali, joyau touristique indonésien, ont été le théâtre d’une mobilisation sans précédent. Plus de 600 bénévoles, comprenant des habitants, des travailleurs du secteur hôtelier et des touristes, ont bravé la pluie pour collecter 25 tonnes de déchets plastiques, un record selon l’ONG Sungai Watch. «Nous n’avons jamais vu une telle accumulation de déchets, d’un mètre de haut, sur le sable», alerte Gary Bencheghib, son fondateur, évoquant une pollution jamais observée sur l’île.
Sur la plage de Kedonganan, située au sud de Bali, gobelets, pailles et sachets jonchent le sable, mêlés à des débris végétaux et du bois, témoignant de l’ampleur de la crise écologique.
Ce phénomène n’est pourtant pas nouveau. Depuis des années, les déchets, majoritairement issus des villes de Java, sont transportés par les pluies et les vents de la mousson avant de s’échouer sur les plages balinaises, un phénomène qui culmine entre novembre et mars. À cela s’ajoute une gestion défaillante des infrastructures, aggravée par une surconsommation de produits à usage unique. Ce cycle destructeur perdure, alors même que l’Indonésie est classée parmi les principaux contributeurs de pollution plastique dans le monde.
Parallèlement, l’échec des récentes négociations internationales à Busan pour un traité contre la pollution plastique souligne l’inaction mondiale face à ce fléau. Pour certains bénévoles, comme Tatiana Komelova, une touriste russe, cette expérience choque et incite à des changements : «Je savais que ce problème existait, mais je ne pensais pas qu’il était aussi grave. Je vais réduire mon usage de plastique.» Une prise de conscience individuelle face à une urgence collective ?