Inscription de la Charfiya au patrimoine de l’UNESCO, un grand acquis pour l’économie bleue durable

La 15ème session du Comité intergouvernementale de sauvegarde du patrimoine immatériel relevant de l’UNESCO vient de décider d’inscrire la pêche à la Charfiya aux îles de Kerkennah (Sfax), sur la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité.

Rappelons qu’en mars 2019, Ghazi Gherairi, ambassadeur délégué permanent de la Tunisie auprès de l’UNESCO et Faouzi Mahfoudh, directeur de l’Institut national du patrimoine tunisien avaient remis le dossier de candidature de cette technique de pèche, sur la liste du patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO, à Paris. Des démarches ont suivi, pour enfin être couronnées.

Dans une déclaration accordée à La Saison Bleue, le fondateur et ancien président de l’association Jeunes Science Kerkennah, le docteur en écologie maritime, Morsi Feki a exprimé sa profonde satisfaction de cette récente inscription. «Notre association, qui est une association d’éducation à l’environnement et au développement durable, a toujours su, depuis sa création en 2012 que la technique de pèche Charfiya, créée par les pécheurs de Kerkennah, respecte l’environnement. Nous avons par conséquent œuvré en faveur de la valorisation de cette technique et de l’écotourisme. Nous avons, entre autres, créé le « Festival Charfiya » en 2016, qui vise de transmettre le savoir-faire ancestral aux générations futures ».

M. Feki a tenu, à ce titre, à rendre hommage à feu Farid Khcherem, chercheur à l’institut national du patrimoine, qui a été parmi les précurseurs et initiateurs, à s’activer en faveur de la technique Charfiya. Les démarches se sont par la suite poursuivies jusqu’à l’obtention de cette inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO. C’est une fierté pour les Tunisiens et notamment les Kerkenniens ! ». Pour conclure, Morsi Feki a affirmé que « la technique de la Charfiya, même si elle est devenue menacée et a subi quelques modifications liées aux questions de coûts, reste un concept qui illustre le partage, le travail en commun et le respect de l’environnement ».

La Saison Bleue, en vertu de son engagement en faveur de la protection du milieu marin, du littoral, et des ressources maritimes ainsi que ses actions au profit de l’instauration d’une économie bleue durable, tient à féliciter la Tunisie, les îles de Kerkennah et toute la société civile qui défend l’environnement, pour cette inscription historique.

La technique de pêche traditionnelle Charfiya fait désormais partie du patrimoine immatériel de l’humanité, ce qui représente un immense acquis dans le sens de la valorisation des pratiques ancestrales écologiques de notre pays, tout en étant un facteur d’unité sociale et d’appartenance pour les Kerkenniens.

La Rédaction de La Saison Bleue

Crédit photos : Zaher Kammoun