Ils veulent sauver l’océan : Les héros du patrimoine

Il est à l’origine de toute la vie sur terre, c’est la condition même de notre existence. Avec toutes les mers qui le composent, l’océan est un patrimoine essentiel et pourtant il est en grand danger. Pollution, surpêche, dérèglement climatique, aucune mer n’y échappe. Encore moins la Méditerranée, la plus polluée au monde selon les scientifiques.

Adrien Gavazzi vous emmène en Corse, à la rencontre des sauveurs de l’océan

C’est en Corse qu’Adrien Gavazzi a décidé de se rendre. Là où comme nulle part ailleurs on déplore ce paradoxe. Un cadre de vie de rêve et en en même temps des plages assaillies par le plastique, une eau en surchauffe, un tourisme souvent excessif.

A l’heure où le monde entier se penche sur l’avenir de l’Océan à Nice, Adrien Gavazzi veut mettre en lumière ceux qui, en Corse comme partout dans le monde, veulent le sauver coûte que coûte.

Ils sont scientifiques, chercheurs, pêcheurs mais aussi simples citoyens, tous amoureux de la mer.

Bonifacio, 3200 habitants à l’année, accueille l’été 25 000 visiteurs par jour. Des touristes avides de soleil et de dépaysement. Autant de monde, c’est une chance pour l’économie locale mais une menace réelle pour la biodiversité. Les Bouches de Bonifacio sont à moins d’une demi-heure de navigation, avec au cœur de la réserve, les Iles Lavezzi, le joyau du sud de la Corse. Jean-Michel Culioli , le conservateur des lieux, veille sur elles comme sur la prunelle de ses yeux.

Adrien Gavazzi l’accompagne dans une tournée d’inspection auprès des navires qui mouillent au large. Sa crainte ? Que les ancres arrachent les herbiers de Posidonie, un piège à carbone plus important encore que la forêt amazonienne. « A chaque fois, c’est une catastrophe à l’échelle humaine. La Posidonie grandit d’un centimètre par an. Faites le calcul vous-même, une vie ne suffit pas pour constater la réparation ».

Un peu plus loin, une autre n’en finit pas elle de se réjouir, à chaque plongée. Marie-Catherine Santoni travaille pour l’agence de l’environnement et son travail consiste – entre autres – à faire des comptages réguliers de poissons dans la réserve intégrale des Lavezzi. La plongée sous-marine y est interdite, comme la chasse. Alors ce qu’elle s’apprête à faire découvrir à Adrien Gavazzi est l’équivalent d’un coffre-fort naturel, qui n’en finit pas de s’enrichir.

Mais ce qui est le plus remarquable, c’est le travail qu’a entrepris Marie-Catherine avec les pêcheurs côtiers. Délimitation des zones de pêche, sensibilisation quant à la taille des poissons remontés. Ici, c’est du gagnant-gagnant. « On pêche autour de la Corse 650 tonnes de poissons par an. Autant qu’en Mer du Nord mais là c’est en une seule journée, sur les bateaux usines ! Alors forcément, ça fait réfléchir. Et pourtant, on aime le poisson ici ! »

Sur l’eau, sous l’eau, le voyage d’Adrien se termine sur terre en compagnie de Sylvie. Une Corse d’adoption qui a créé il y 5 ans Corsica Clean Nature. Sa première opération, elle l’a fait sur un coup de tête. Une plage au sud d’Ajaccio, un appel sur les réseaux sociaux et voilà qu’elle se retrouve entourée par 80 courageux à l’assaut d’une pollution le plus souvent invisible. Le plastique qui s’il rejoint la mer pollue l’ensemble de l’écosystème, les mégots, le métal et le verre… « Jusque 800 ans pour faire disparaître ce lourd héritage dont l’homme n’a parfois pas conscience… ». Chez Sylvie, un moment de désolation et puis le sourire revient, prête à repartir au combat !  

Source : FTV