En Méditerranée, uniquement 2% des populations de poissons sont considérées « en bon état »

 

La surpêche touche la mer Méditerranée. L’Ifremer vient de publier une étude dans laquelle l’institut indique que seuls 36,5% des 18 000 tonnes de poissons débarqués étaient pêchés durablement. Le rouget de vase est la seule espèce de poisson débarqué en bon état.

La Méditerranée est concernée par la surpêche, affirme l’Ifremer, l’institut français de recherche entièrement dédié à la connaissance de l’océan, ce mardi 13 février après la publication de son Bilan 2023 du statut des ressources halieutiques débarquées par la pêche française hexagonale en 2022. Seules 36,5% des 18 000 tonnes de poissons ont été pêchées durablement en 2022, dernière année de récolte des données.

Sur l’ensemble de la France, la surpêche concerne 20% des poissons débarqués sur le territoire. Les objectifs européens imposaient d’atteindre 100% de pêche durable en 2020. Des ambitions aujourd’hui loin d’être satisfaisantes.

 

Le rouget de vase, espèce de poisson en bon état

 

En Méditerranée, l’Ifremer ne constate pas d’évolution majeure entre 2021 et 2022. La contribution des populations de poissons considérés « en bon état » aux débarquements français est très faible dans cette zone, autour de 2%. Parmi les espèces dont les stocks en Méditerranée sont en bon état se trouve le rouget de vase du golfe du Lion, à hauteur de 2%.

En 2022, 34 % des débarquements français en Méditerranée proviennent de stocks dits « reconstituables ou en cours de reconstitution ». Dans cette catégorie, on retrouve le thon rouge de l’Atlantique – Méditerranée, à 29%, l’anchois du golfe du Lion, à hauteur de 5%, la sardine du golfe du Lion, à 1%, et enfin l’espadon, à moins de 1%.

Dans les calculs de l’Ifremer, entrent aussi en compte les espèces considérées comme surpêchées et dégradées, comme la baudroie et le germon. 

D’autres poissons débarquent en étant qualifiés d' »effondrés ». Dans la Méditerranée, il s’agit du merlu du golfe du Lion et de l’anguille. 

L’Ifremer a également une catégorie d’espèces qu’ils considèrent comme « non évaluées », par manque d’informations, « les espèces côtières étant variables« , d’après Clara Ulrich, directrice adjointe de l’Ifremer. Il s’agit du poulpe, du maquereau ou encore de la dorade royale. Des travaux scientifiques sont en cours.

 

Les conséquences du réchauffement climatique

 

Plusieurs facteurs expliquent la dégradation de la pêche en Méditerranée. « Il y a non seulement le réchauffement, mais d’autres éléments jouent aussi dans ces facteurs de pollution et de destruction« , affirme Clara Ulrich. La scientifique évoque le changement et l’appauvrissement des éléments nutritifs dans l’eau, lié au changement climatique, et les facteurs humains, comme la construction des habitats côtiers. 

L’Ifremer préfère parler de « changement global » plutôt que de réchauffement climatique. « Quand le climat change, c’est énormément de choses qui changent en plus. On peut mettre dedans les espèces invasives, les maladies, les polluants. Toutes ces choses-là qui n’étaient pas là avant« , développe Clara Ulrich. Tous ces facteurs entraînent un changement dans la biodiversité marine.

Source: france info