Groenland : Une start-up exporte de la glace millénaire des fjords pour en faire des glaçons à Dubaï
11 janvier 2024
11 janvier 2024
Boire au sommet d’un gratte-ciel à Dubaï un cocktail rafraîchi par de la glace puisée au cœur d’un glacier du Groenland, c’est maintenant possible. Arctic Ice, une start-up groenlandaise, se charge de prélever de la glace au fond d’un fjord et apporte les glaçons aux Emirats arabes unis dans des bars qui ont l’exclusivité du produit, rapporte The Guardian. Il faut 19 jours aux glaçons pour arriver dans les verres.
Partant du Groenland, ils sont d’abord acheminés par la mer jusqu’au Danemark puis les bateaux traversent la Méditerranée pour atteindre la mer d’Arabie via le canal de Suez et la mer rouge. Boire de la glace issue des glaciers est courant au Groenland mais c’est un plaisir difficile à exporter. Malik V Rasmussen, cofondateur d’Arctic Ice, a expliqué que cette glace n’est pas comme celle que l’on sort de notre congélateur. Comprimée au fil des millénaires, elle est dépourvue de bulles et fond plus lentement que la glace ordinaire fabriquée avec de l’eau minérale congelée.
« La glace arctique provient de glaciers de l’Arctique gelés depuis plus de 100.000 ans, peut-on lire sur le site Internet de l’entreprise. Ces parties des calottes glaciaires n’ont été en contact avec aucun sol ni contaminées par des polluants produits par les activités humaines. Cela fait de Arctic Ice le H20 le plus propre sur Terre ».
La glace est extraite du fjord de Nuup Kangerlua, près de Nuuk, la capitale du Groenland, au moyen d’un bateau équipé d’une grue. Lancée en 2022, Arctic Ice n’a expédié que 20 tonnes de glace, et cela, très récemment. L’entreprise fait l’objet de vives critiques sur les réseaux sociaux, où des internautes ont notamment regretté qu’Arctic Ice aggrave le réchauffement climatique. Le dirigeant de la société a même évoqué des messages qui « frisent les menaces de mort ».
Pour Malik V Rasmussen, l’entreprise est respectueuse de l’environnement. Le pays importe plus de produits congelés qu’il n’en exporte, donc les conteneurs maritimes réfrigérés repartent souvent à vide. L’activité dégage aussi une valeur sociale, affirme le responsable. Elle pourrait contribuer à créer de nouvelles sources de revenus pour le Groenland qui reste dépendant financièrement du Danemark. Le pays finance en effet une grande partie de son budget.