Film : « Children of Teahupo’o », menace sur le petit paradis polynésien

 

D’ici une dizaine de jours, dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris, le monde entier aura les yeux rivés sur Teahupo’o, vague considérée par beaucoup comme l’une des plus belles à surfer. Ce qui n’est pas sans provoquer une certaine inquiétude au sein de la communauté locale, à l’instar de Tahurai Henry et Gilbert Teave, deux locaux, des prodiges de la discipline. Ils expriment leurs craintes aux côtés de Tim Mckenna, photographe qui documente ce petit paradis depuis plus de 25 ans, dans « Children of Teahupo’o ». Un superbe documentaire de 34 minutes ayant reçu six nominations dans des festivals internationaux, dont deux prix pour le Meilleur Documentaire, désormais visible gratuitement.

« Quand on parle des JO à Teahupo’o c’est quelque chose de grandiose, donc tout de suite le sentiment que j’ai, c’est une énorme peur pour notre petit village » confie le jeune Tahurai Henry dans ce superbe documentaire dont les images et le rythme sont prenants. « Les Jeux Olympiques vont dévoiler au monde entier que c’est un petit bout de paradis, ça me fait peur. Les gens vont tous venir à Teahupo’o, vont commencer à penser business, hôtels, et c’est justement ce que l’on ne veut pas. On ne veut pas de ça, on veut rester un petit village, on veut garder cette authenticité ». Des craintes fondées, quand on voit les premiers travaux engagés pour l’accueil de l’épreuve de surf des jeux olympiques 2024.

Comment imaginer en effet que ce petit village où, entre océan et rivière la vie s’écoule lentement et simplement, sortira indemne d’une hyper médiatisation ? D’autant que depuis l’annonce du choix de Teahupo’o pour l’épreuve il y a trois ans, les bateaux de touristes se multiplient au large afin de voir les meilleurs surfeurs du monde affronter la vague mythique. Autant de questions qu’aborde ce film dont l’un des mérites, et non des moindres, et de nous montrer le quotidien de surfeur locaux qui comme Tahurai Henry vivent au plus proche de l’océan, un univers vital pour eux.

Source: outside