ENTRETIEN. « En bas, il y a les coraux et en haut, il y a nous », jardinière des coraux, Sandrine Treyvaud, lance un inventaire

En 2017, la plongeuse toulonnaise a créé la branche française d’Ocean Quest Global, une association qui réhabilite les récifs coralliens autour du monde. Depuis huit ans, elle replante des coraux dans la Méditerranée et forme les volontaires à en faire de même. Entretien avec la jardinière des coraux qui part pour une nouvelle mission en 2025 : inventorier les coraux de la méditerranée.

Il y a quelques jours l’UICN l’Union internationale pour la conservation de la nature a dressé un constat alarmant : 44 % des espèces tropicales de coraux dans le monde sont menacées d’extinction alors face à la catastrophe, certains font le choix de s’investir comme Sandrine Treyvaud, membre de l’association Ocean Quest global en France. Elle vient au chevet des coraux et forme des personnes volontaires à faire de même. Sa nouvelle mission, inventorier les différentes espèces de la Méditerranée depuis le Var.

Un surnom  » jardinière des coraux »

 

Le corail est un animal, ce qui peut donc surprendre lorsque l’on parle de replanter les coraux, ou de jardinage. « C’est un peu bizarre, mais c’est la façon de faire qui ressemble à du jardinage », décrit Sandrine Treyvaud. « En fait, on récupère des coraux cassés qui vont mourir, on fait du sauvetage et on va les refixer sur des rochers qu’on va prendre sous l’eau. Donc tout est naturel ». Avec ses territoires d’outre-mer, la France est le 4ᵉ pays du monde à abriter le plus de récifs coraliens. Ils sont à l’origine de plus de 50% de l’oxygène que nous respirons. » Si on ne fait rien, il ne se passe rien. Donc ce qui est intéressant et important dans nos actions, c’est que c’est fait avec des bénévoles uniquement, c’est de la science participative », détaille Sandrine, la plongeuse toulonnaise qui forme des bénévoles, « Donc chaque personne qui va venir nous aider, qui va apprendre à replanter du corail, va en parler et c’est ça qui est intéressant, c’est que ça va faire boule de neige. Ça va faire de la sensibilisation familiale, entourage au niveau du travail et c’est ça, c’est surtout cette sensibilisation qui est importante », insiste la jardinière des coraux. Son association est la seule à former des bénévoles pour la surveillance des coraux et les replantations.

 

2023 et la canicule marine

 

il y a deux ans, la Méditerranée a connu une période chaude, une canicule marine. « Effectivement, on a eu 26 degrés pendant trois semaines et on a perdu d’abord les gorgones qui sont mortes jusqu’à 25 mètres à peu près. Et moi, j’ai surveillé les coraux et certains sont devenus tout blancs, mais blanc fluo. Ce qui est génial, c’est que deux ans après, ils ont récupéré, ça veut dire qu’ils sont super costauds ces petits animaux, il y a de la résilience, mais il faut les aider quand même. Là, on n’a pas agi », explique Sandrine Treyvaud.

L’association a surveillé et pris des photos pour mesurer l’évolution au fur et à mesure, « c’est génial de voir qu’ils arrivent à récupérer, ça veut dire qu’ils sont costauds. Donc si tous ceux qui sont cassés, on les remet debout et bien, ils vont vivre leur vie et puis ils ont besoin de nous, mais pas tant que ça finalement. C’est un peu comme constitué sa petite crèche sous-marine ».

 

Un inventaire en 2025

 

En plus de réparer les coraux aux quatre coins de la planète et de former les gens à le faire, Sandrine Treyvaud s’est lancé une autre mission, un inventaire :  « on lance en 2025 une mission qui s’appelle corail Med, qui va se faire à partir d’un voilier. On a rénové un voilier, le Kalli Corail, depuis deux ans avec l’association et en fait l’idée ça va être d’aller sur les côtes varoises et inventorier les coraux qu’on va trouver là-bas », détaille Sandrine Treyvaud.

Les récifs coraliens sont des écosystèmes uniques et indispensables qui jouent un rôle crucial par leur contribution à la chaîne alimentaire et au cycle du carbone. Ils abritent 25% de la biodiversité marine. 

« C’est important parce qu’en fait, c’est la base de la vie sous-marine. Donc, vous connaissez la pyramide des espèces : tout en bas, il y a les coraux, il y a toutes les petites choses et puis au fur et à mesure ça monte et nous, on est tout en haut ».

Source : France info