Engagement historique des géants du transport maritime

 

(Dubaï) Cinq des plus gros transporteurs maritimes mondiaux ainsi que la France, la Corée du Sud et le Danemark ont adopté une déclaration commune vendredi à la COP28, à Dubaï, pour promouvoir l’adoption « d’un cadre réglementaire solide » d’ici 2027 favorisant la transition écologique du secteur.

Les signataires promettent de travailler à la mise en place d’« une norme internationale » pour mesurer précisément les émissions du secteur, est-il écrit dans la déclaration.

Ils s’engagent également à promouvoir « un mécanisme international de tarification des gaz à effet de serre », soit l’équivalent d’une taxe carbone, « pour inciter à l’efficacité énergétique et réduire l’écart de prix entre les carburants fossiles et les carburants maritimes durables ».

Les transporteurs signataires – l’italo-suisse MSC, le danois Maersk, le français CMA CGM, l’allemand Hapag-Lloyd et le coréen HMM – se sont également engagés à réduire leurs émissions au-delà des objectifs fixés par l’Organisation maritime internationale (OMI) début juillet.

Une telle coalition, regroupant l’ensemble des plus gros transporteurs mondiaux, à l’exception du chinois Cosco, est inédite.

Ils promettent de « réduire de 30 % les émissions totales [de leur flotte] d’ici à 2030 par rapport à 2008 » contre 20 % demandés par l’OMI. D’ici 2040, l’objectif est porté à – 80 % des émissions contre – 70 % selon les standards de l’OMI. Une réduction à zéro des émissions nettes doit être atteinte « en 2050 au plus tard ».

Norme pour les navires neufs

La coalition défend aussi la mise en œuvre de « normes de construction pour les navires neufs ». Les transporteurs envisagent de s’accorder sur une date au-delà de laquelle il serait obligatoire pour tout navire neuf d’être propulsé par du carburant à émissions nulles ou quasi nulles. Actuellement, près de 99 % de la flotte mondiale est propulsée au fioul lourd.

« Nous voulons mettre un terme à la livraison de navires fonctionnant uniquement aux combustibles fossiles », a insisté Soren Toft, patron du premier transporteur mondial, MSC.

Les États signataires s’engagent, outre à établir « des règles du jeu équitables » sur le plan international, à « accélérer la production et l’offre de carburants maritimes durables dans des quantités suffisantes ».

Le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et transporte plus de 80 % des marchandises échangées dans le monde. D’après l’ONU, la transition du secteur, dont les émissions ont bondi de 20 % en une décennie, pourrait coûter environ 100 milliards de dollars US par an.

Source: La presse