“Rugulopteryx okamurae”, une algue brune originaire du Japon, est arrivée dans la région du détroit de Gibraltar en 2015. Elle a depuis colonisé les eaux espagnoles jusqu’aux Canaries et au Pays basque, et provoqué des dommages considérables pour la biodiversité et le secteur de la pêche.
“Aidée par le changement climatique, elle a ravagé, en moins d’une décennie, les fonds marins de la côte de Cadix, affectant la biodiversité, la pêche et tourisme”, déplore El País. Elle, c’est Rugulopteryx okamurae, une algue brune originaire du Japon qui est arrivée en 2015 à Ceuta, l’enclave espagnole sur la côte marocaine, transportée dans l’eau de ballast d’un bateau. Un an plus tard, elle avait traversé le détroit de Gibraltar.
La côte andalouse est la plus affectée. Mais celle que rien ne semble pouvoir arrêter grâce à une capacité rare de survie et de multiplication “commence déjà à être un problème dans des zones aussi diverses qu’Alicante, Almeria, les Canaries, la région de Murcie ou encore celle de Bilbao”, indique le journal espagnol.
“Comme un incendie”
Interrogée par El País, María Altamirano, professeur de botanique à l’université de Málaga, sonne l’alarme :
“L’impact est total. C’est comme un incendie qui dévaste tout sur son passage, sauf qu’on ne le voit pas.”
Capable de vivre fixée aux fonds marins, où des milliers de spécimens peuvent vivre sur un mètre carré, l’algue dérive aussi dans la colonne d’eau. Elle occupe tout l’espace, jusqu’à 50 mètres de profondeur, et prive les autres espèces de place et de lumière.
La présence de Rugulopteryx okamurae est déjà catastrophique pour le secteur de la pêche. D’après Nicolás Fernández, représentant de la fédération de pêche de Cadix, il faut déjà déplorer la disparition des oursins à Tarifa et de la pieuvre autour du cap de Trafalgar. “De 800 tonnes de morue charbonnière capturées en 2015, ce chiffre est tombé à 600 kilos en 2019, une baisse comparable à celle d’autres espèces, comme la dorade rose”, ajoute El País.
Pour l’instant, rien ne semble empêcher la propagation de l’algue. C’est pourtant ce que pêcheurs et scientifiques préconisent, considérant qu’il ne sera pas possible de s’en débarrasser dans les zones où elle est déjà présente.
Source: Courrier International