En Australie, des militants en kayak bloquent le plus grand port à charbon du monde

 

Au moment où la consommation mondiale de charbon continue de battre des records, une flotte de plusieurs dizaines de kayaks a envahi le port de Newcastle, sur la côte est de l’Australie, ce week-end du 25 et 26 novembre. Les militants du climat ont bloqué le trafic maritime dans le plus grand port à charbon du monde. Des heures durant, des manifestants ont demandé au gouvernement de mettre fin aux exportations d’énergie fossile, dont le pays est très dépendant. Ce lundi 27 novembre, la police australienne a ensuite expliqué avoir procédé à l’arrestation de 109 militants, à l’issue du délai de 30 heures qui leur avait été accordé dans le cadre de leur action.

La police de Nouvelle-Galles du Sud a également annoncé que cinq mineurs avaient été arrêtés, sans préciser leur âge. A l’inverse, parmi les écologistes arrêtés, figurait aussi Alan Stuart, un pasteur de 97 ans. Le religieux a déclaré vouloir prévenir des catastrophes climatiques pour ses «petits-enfants et les générations futures».

«Nous avons choisi de prendre le risque d’être arrêtés parce que les scientifiques avertissent que pour éviter un effondrement climatique catastrophique, nous devons éliminer de toute urgence les combustibles fossiles», a avancé le groupe écologiste Rising Tide, à l’origine du blocus. Au cours de cette manifestation, huit bateaux n’ont pas pu quitter le port de Newcastle, empêchant ainsi 500 000 tonnes de charbon d’être livrées, rapporte RFI.

 

Les exportations du port australien de Newcastle génèrent à elles seules 1 % des émissions globales de gaz à effet de serre. L’Australie est l’un des plus grands pays producteurs de charbon au monde, et le gouvernement ne compte pas y mettre un terme. Canberra prévoit actuellement de développer de nouveaux projets de mines de charbon et de gisements pétroliers et gaziers.

Fin 2022, une militante pour le climat, Deanna Coco, avait déjà été condamnée à 15 mois de prison et emprisonnée après avoir bloqué la circulation sur le pont du port de Sydney. Elle avait été libérée sous caution dix jours plus tard, avant de voir sa peine annulée en appel. Plusieurs Etats australiens ont adopté ces dernières années des lois strictes ciblant les manifestations pour le climat, suscitant la condamnation des ONG de défense des droits civiques et d’enquêteurs des Nations unies. Un nouvel arsenal juridique répressif qui se heurte à la volonté d’alerter sur des objectifs climatiques peu ambitieux.

Source: Libération