Elles déferlent sur le littoral, des milliers de méduses très urticantes observées sur les côtes de Méditerranée
1 novembre 2024
1 novembre 2024
Des méduses ont été découvertes par milliers sur les plages des Pyrénées-Orientales, mais aussi des départements voisins de l’Aude et de l’Hérault. Attirées par le plancton abondant en cette période, ces méduses sont très urticantes. Il est conseillé de ne pas les approcher.
Ce sont des promeneurs qui longeaient la plage à Canet-en-Roussillon qui se sont étonnés d’une telle quantité de méduses. Mortes sur le rivage mais aussi bien vivantes dans les eaux de la commune près de Perpignan. Des méduses ont ainsi envahi les plages des Pyrénées-Orientales ces derniers jours, à Canet mais aussi au Barcarès et à Banyuls-sur-Mer. Idem du côté de Roses en Catalogne Sud ainsi qu’au nord vers Port-la-Nouvelle et jusqu’à Sète.
Il s’agit de la Pelagia noctiluca, la méduse Pélagie. Elle est rose/violet. C’est une méduse bien de chez nous. La présence de ces méduses est liée au fait qu’il y a pas mal de plancton dont elles se nourrissent en ce moment. C’est aussi dû aux vents qui les ont ramenées près du bord.
Pascal Romans, conservateur du biodiversarium de Banyuls-sur-Mer
Responsable du service d’aquariologie de l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer, Pascal Romans a lui-même constaté la présence de cette espèce de méduses il y a une dizaine de jours lors d’une plongée nocturne au large de Banyuls.
« S’il y a pas mal de plancton c’est aussi justement à cause du vent, en particulier de la tramontane, qui à certains moments repousse l’eau de surface du bord vers le large, entraînant près de la côte des remontées d’eaux plus profondes et plus riches en nutriments ce qui favorise le développement du phytoplancton puis du zooplancton » qui font le festin des méduses détaille Pascal Romans.
« Les précipitations observées ces dernières semaines ont aussi permis d’apporter des nutriments en mer via les cours d’eau, à l’échelle du Golfe du Lion. En gros donc, il y a à manger, les méduses se font ramener par le vent vers les zones où il y a à manger, c’est donc la fête chez les méduses Pélagie ! » Une « fête » avec une sacrée quantité d’invités « qui n’a rien d’anormal en cette saison », selon le scientifique. « Elles sont souvent présentes en novembre et au printemps. »
Son nom latin Pelagia noctiluca signifie « qui brille la nuit en mer ». Un terme qui fait référence à la capacité de cette méduse à produire de la lumière en cas de contact (vague, coque de bateau…). Mais là n’est pas la seule particularité de cette méduse.
Très urticante, la méduse Pélagie est fréquente en Méditerranée où sa prolifération entraîne ponctuellement l’interdiction de baignade sur de nombreuses plages françaises, sa piqûre étant très douloureuse. Également appelée « Ortie des mers », elle est dotée de cnidocytes (issu du grec knidé signifiant ortie), des cellules urticantes dispersées sur ses huit tentacules, son ombrelle et ses quatre bras buccaux. En cas de contact, ces capsules libèrent le venin. Gare donc à celles et ceux qui voudraient encore profiter de la douceur automnale pour faire un petit bain de mer.
L’eau est encore suffisamment chaude pour se baigner mais du coup la probabilité de rencontre avec des baigneurs n’est pas nulle, contrairement à ce qui se passe habituellement aux mois de novembre ou d’avril/mai durant lesquels ces méduses sont en général bien là, pendant que les baigneurs sont sur terre. Elles se font donc beaucoup moins repérer.
Pascal Romans, conservateur du Biodiversarium de Banyuls-sur-Mer
En cas de contact avec la méduse Pélagie, rincez abondamment la zone touchée à l’eau de mer pendant environ 30 minutes pour éliminer les cellules urticantes. Évitez de frotter la zone touchée, car cela pourrait augmenter la propagation du venin.