ÉDITO – Annexion du Groenland : pourquoi les pôles arctique et antarctique suscitent autant de convoitises
10 janvier 2025
10 janvier 2025
L’Arctique et l’Antarctique, les régions polaires, attisent les convoitises des grandes puissances. À commencer par celle de Donald Trump, qui a carrément fait part de son intention d’annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark.
C’est une vraie fureur qui s’est emparée des grandes puissances, les États-Unis, la Chine, la Russie, pour le contrôle de ces terres glacées. L’Arctique autour du pôle Nord, mais aussi l’Antarctique au Sud, sont deux nouveaux théâtres de la guerre des empires.
Il y a d’abord, pour les régions du pôle Nord, la perspective d’une nouvelle route maritime permise par la fonte des glaces. Ça permettrait d’éviter le canal de Suez pour relier l’Asie à l’Europe et de gagner 10 jours de navigation avec l’économie de carburant correspondante. Du coup, tous les pays riverains, notamment la Russie et les États-Unis avec l’Alaska et le Canada, veulent sécuriser leur accès à ces futurs itinéraires. La Russie, par exemple, a rouvert de nombreuses bases militaires soviétiques. Elle possède une importante flotte de brise-glace et même la Chine est hyper active dans la région.
La Chine n’est pourtant pas du tout un pays riverain. C’est vrai, elle est loin, à plus de 1.000 miles du pôle, mais ça ne l’arrête pas. La Chine a un projet qu’elle appelle les routes de la soie polaire, pour lequel elle est prête, comme d’habitude, à distribuer les crédits. Elle a développé, elle aussi, des brises glaces. Elle profite bien sûr de son alliance avec la Russie depuis la guerre d’Ukraine. Et surtout, Pékin courtise le Groenland depuis des années. Et c’est ça que craignent les Américains.
Les pôles, ce sont les dernières régions inexploitées et prometteuses sur la Terre. Du coup, les appétits sont déchaînés. Le pôle Sud suscite le même engouement, même si le contexte est complètement différent parce que ce n’est pas la propriété d’un ou de plusieurs pays. C’est une terre sous statut international, régie par un traité de 1959. Mais il y a aussi des intérêts considérables. La plus grande réserve d’eau potable du monde, un sous-sol très riche. La tension monte, là aussi, et le nombre de bases d’études ne cesse de progresser, en particulier celle de la Chine.