Deux Québécois parviennent à effectuer la plus longue traversée nord-sud du Canada

 
L’exploit était de taille. Nicolas Roulx et Guillaume Moreau ont réussi à accomplir la plus longue traversée nord-sud du Canada à force humaine jamais réalisée dans l’histoire du pays. Un périple de 234 jours pour traverser 7600 kilomètres en ski, canot et vélo.

Même si le périple est une première, il a été l’occasion pour les deux aventuriers de combiner un projet en plusieurs volets, notamment en science et en éducation. « Traverser le Canada du nord au sud nécessite plusieurs moyens de déplacement, ont-ils indiqué. Durant 7 mois et demi, nous avons progressé à ski, en canot et à vélo pour franchir l’équivalent de 180 marathons. »

Le lieu de départ s’est situé à environ 1100 km du pôle Nord, à l’extrême nord du Nunavut. Quant au lieu d’arrivée, il était à « quelques coups de pagaie » de la frontière américaine, au sud de l’Ontario. L’équipe a dû traverser l’archipel du Haut-Arctique canadien en ski sur la banquise, depuis l’île d’Ellesmere, durant trois mois. Cette section à elle seule constitue déjà une expédition d’envergure.

Ensuite, les deux hommes ont poursuivi leur chemin en canots. Une série de rivières et de lacs en pleine toundra leur ont permis d’atteindre en deux mois les premières routes, en passant par le centre géographique du Canada. Enfin, lorsqu’ils ont rejoint le nord de la Saskatchewan, ils ont pédalé pendant un mois jusqu’à la frontière américaine.

« C’est 19 % de la circonférence de la Terre parcourue à force humaine pour explorer les limites du mental, inspirer la persévérance et combiner aventure, science et éducation. »Nicolas Roulx et Guillaume Moreau

Blessures en chemin, imprévus de toutes sortes et rencontres improbables ont ponctué l’odyssée en terre arctique. « Quand Jacob est sorti de la tente ce soir-là, un ours polaire trônait sans crainte, nous observant à 10 mètres de la tente, ont-ils raconté. La rencontre fut cordiale et le roi de l’Arctique s’en est allé nonchalamment après avoir répandu son odeur autour du campement. »

En parcourant le territoire, l’expédition a été l’occasion pour l’équipe d’étudier les écosystèmes nordiques, en particulier la forêt boréale, non seulement de manière ponctuelle, mais aussi dans son ensemble.

« Outre ses impacts sur la diminution de la banquise arctique, le réchauffement climatique affecte également la flore nordique, qui doit composer avec une modification des saisons de pousse et avec davantage d’événements climatiques extrêmes », ont-ils ajouté.

Dans un souci éducatif, Nicolas Roulx et Guillaume Moreau ont également offert plusieurs conférences auprès des jeunes dans lesquelles ils racontent leurs expériences au cœur de régions isolées.

« Chaque fois, le regard allumé et l’intérêt des gens nous rappellent que les retombées sociales de nos expéditions valent à elles seules tous les efforts que nous investissons dans la réalisation d’accomplissements sportifs extrêmes », ont-ils dit.

Source: REGARD SUR L’ARCTIQUE