DES ZOSTÈRES PLANTÉES DANS L’ÉTANG DE BERRE POUR FAVORISER LA BIODIVERSITÉ ET LUTTER CONTRE L’ÉROSION
7 juin 2024
7 juin 2024
Faire d’une plante deux coups. Une quinzaine de chercheurs européens accompagnés de scientifiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont procédé la semaine dernière à une opération pour planter 1.500 plants de zostères dans l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône).
Un coup de pouce pour l’environnement, car ces plantes marines favorisent la production d’oxygène, et peuvent servir d’abri pour les organismes aquatiques.
« Par leurs feuilles, elles vont servir de lieu de frayère et de nurserie, de cachette pour des juvéniles de poissons », explique au micro de BFM Marseille Provence Nicolas Mayot, chargé de mission scientifique pour le Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre (GIPREB).
Il y a encore une soixantaine d’années, 6.000 hectares de zostères alimentaient cette lagune en oxygène. Mais l’installation progressive des industriels autour de l’étang a eu un impact négatif sur la biodiversité.
Les scientifiques du GIPREB espèrent, avec l’implantation de ces nouveaux plants dans l’étang, faire revivre cette biodiversité.
« Une fois qu’on a transplanté ces zostères, c’est voir dans quelle mesure, d’une part, les zostères elles-mêmes vont se développer et s’adapter au milieu, et d’autre part comment elles vont influencer l’écosystème au sens large », explique Raphaël Grisel, directeur du GIPREB. « À très court terme, est-ce que les petits poissons, les juvéniles, vont revenir se protéger dans ces zostères? ».
Mais tout l’intérêt des zostères ne réside pas uniquement dans sa production d’oxygène et son rôle auprès des poissons. Elles représentent également un moyen de lutter contre l’érosion, qui touche le littoral méditerranéen.
« Avec leur système racinaire et leurs feuilles, elles piègent les sédiments et elles atténuent la houle, ce qui va aussi limiter l’érosion sur le littoral », explique Nicolas Mayot.
À long terme, des photographies aériennes et des passages de drones permettront de distinguer les bénéfices des zostères sur le littoral. Le GIPREB espère que 1.500 hectares de l’étang de Berre, soit près de 10% de la taille de la lagune, seront recouverts de zostères d’ici cinq à dix ans.