Des « trésors végétaux » dans un état exceptionnel découverts dans l’épave d’un navire qui a coulé il y a 500 ans

 

En 1495, un navire danois se rendait à Kalmar, avec le roi à son bord, afin d’aller à la rencontre du souverain suédois. Malheureusement pour l’équipage, le bateau a coulé après avoir pris feu dans la mer Baltique. L’épave a ensuite été retrouvée en 1960. De nouvelles recherches ont permis de découvrir certains éléments restés cachés jusqu’à aujourd’hui !

Voilà plus de 500 ans que l’épave du Gribshunden repose dans la mer Baltique, au large de Ronneby dans le sud-est de la Suède. En 1495, le navire amiral partait du Danemark en direction de Kalmar en Suède, avec le roi à son bord. Celui-ci, nommé Hans 1er ou Jean 1er, comptait rencontrer le souverain suédois afin de négocier le contrôle de la Suède. Malheureusement pour l’équipage du Gribshunden, le vaisseau a pris feu pour une raison inconnue, et a coulé au large de Ronneby dans la mer Baltique. Pendant ce temps, le roi Jean 1er se trouvait sur la terre ferme, il rencontrait des fonctionnaires de la ville, qui était alors danoise.

Si quelques récits historiques ont cité l’événement, aucune trace de l’épave n’avait été retrouvée jusqu’aux années 1960, lorsque des plongeurs l’ont découverte lors d’une sortie. Il a ensuite fallu attendre les années 2000 pour que les premières études soient effectuées, révélant de nombreux artefacts et richesses qu’abritait le bateau. En effet, le roi y avait placé de nombreux biens illustrant sa puissance en tant que souverain. Enfin, une nouvelle étude effectuée depuis 2019, et dont les derniers résultats ont été publiés dans Plos Onerévèle de nouveaux éléments.

L'exploration de l'épave a révélé de nombreux trésors. © Brett Seymour, Université de Lund
 

 

Des trésors d’épices et de végétaux dans un état de conservation exceptionnel

 

Des archéologues de l’université de Lund ont mis au jour une grande diversité de denrées alimentaires dans un état de conservation exceptionnel. Ceci grâce à la mer Baltique, peu salée et froide. Parmi les trouvailles, de nombreux arômes exotiques « sans précédent archéologique » d’après l’étude, comprenant des épices telles que du safran, du gingembre, ou des clous de girofle, mais aussi d’autres mets : amandes, moutarde, ou fruits séchés. Confirmant l’opulence et le statut des personnes à bord du navire !

Du safran retrouvé sur le site du naufrage de Gribshunden. Parties de plantes de safran : stigmates (a, b et c) ; boîte de Pétri montrant une partie des stigmates de safran récupérés (d). © <em>Plos One</em>
 
DU SAFRAN RETROUVÉ SUR LE SITE DU NAUFRAGE DE GRIBSHUNDEN. PARTIES DE PLANTES DE SAFRAN : STIGMATES (A, B ET C) ; BOÎTE DE PÉTRI MONTRANT UNE PARTIE DES STIGMATES DE SAFRAN RÉCUPÉRÉS (D). © PLOS ONE

Une seule espèce non comestible a été retrouvée, séparée des autres végétaux : la jusquiame, une plante médicinale réputée à l’époque comme une plante magique et utilisée comme anesthésiant. Selon les chercheurs, c’est la première fois qu’une telle quantité de restes végétaux datant du Moyen Âge est révélée. Auparavant, les preuves de leur utilisation étaient limitées à de rares références écrites, faute de moyens de conservation aussi efficaces que la mer Baltique ! Les auteurs concluent sur le luxe que représentaient tous ces aliments, prouvant une fois de plus que le Gribshunden transportait de nombreuses richesses.

Source: FUTURA